Finalement, je vais peut être garder ce format ? Critiquer le deuxième volet d'un film en évoquant aussi le premier.
On m'a offert un coffret de film d'horreur contenant "The Collection" et après quelques recherches, j'ai réalisé que ce n'était que le deuxième opus. J'ai hésité à le regarder tout de même ou à visionner "The Collector" avant... ce que j'ai choisis de faire.
Mon dieu comme c'était chouette.
Bien que le héros, Arkin, ait un petit côté "chevalier chevaleresque" un peu exagéré, j'ai adoré.
D'une part, parce qu'il ne s'agissait pas d'un "home invasion" classique, puisque l'intrus découvre un autre intrus un peu plus dangereux, et de deux grâce aux pièges plutôt inventifs. Comme tout genre, il est parfois compliqué de se renouveler, il existe déjà beaucoup de films traitant de pièges, beaucoup d'autres de "Home Invasion", comme Cube, Saw, Panic Room etc...
Pourtant, The Collector ne m'a pas laissé ce goût de déjà vu.
Arkin a des dettes envers des types aux allures de mafieux plutôt louches. Il bosse dans une entreprise de rénovation et décide de voler son employeur actuel. Lorsqu'il pénètre dans la maison, il découvre la famille qu'il pensait en voyage ligotée à la cave.
Tout le reste du film se déroulera sur la pointe des pieds, en soufflant à peine un mot. Mention spéciale à la première scène en vue du dessus, où on voit les deux hommes se suivre et se manquer de justesse. Si au départ, la maison semblait normale, notre héros découvrira bien vite que chaque pièce est remplie d'installations diaboliques et difficilement visibles. Par exemple, des fils très coupants sont tirés dans le salon et ne se voient qu'à la lueur des éclairs. Des hameçons pendus au dessus des portes, des lames aux volets et le sol truffé de pièges à ours.
Le héros a beau être un escroc de profession, il est progressivement rattrapé par le collectionneur qui est le véritable maître des lieux.
J'ai aimé le héros, altruiste et égoïste à la fois. Il se sert du couple pour se tirer d'affaire quand la situation l'exige, tout en essayant de les sauver. Les multiples morts ont l'air de l'ébranler, il prend sur lui. Ces tentatives de sauvetage ne paraissent pas aberrantes, il avait déjà tissé un lien avec la famille puisqu'il les appelle par leur prénom.
Bref, les pièges sont ingénieux, le collectionneur est redoutable, Arkin est sympathique et on a envie qu'il s'en sorte.
Passons au Deux.
La Collection démarre avec Elena, une fille qui a perdu sa mère et fait semblant de réviser pour mieux faire la fête avec ses potes. Elle a un problème d'audition et son père picole sévère, on parle vite fait de son meilleur ami qui l'aime, mais bats les couilles parce qu'il va mourir et vous le savez.
Ils vont dans une boite atrocement clichée qui dégueule de luxure et vulgarité (filles à moitié nues, roulage de pelles et boissons coulant à flôt) Evidemment, à peine arrivés, les amis se font assaillir de tentatives de séduction (bien sûr...)
Mais qui se trouvait au plafond ayant déjà prévu ses pièges alors que la boite est si secrète qu'il faut un mot de passe pour entrer ?
Le collectionneur, bien sûr.
Petit moment sympa où il massacre tout le monde.
Elena survit.
Elle découvre Arkin dans une boite qui est évidemment toujours en vie, évidemment au top de sa forme malgré le faut qu'il soit resté là dedans on ne sait combien de temps alors que le mec est roué de coups, de coupures, de plaies non désinfectées, il s'est cassé le bras et est passé deux fois par une fenêtre mais TOUT VA BIEN.
Elle se fait kidnapper, Arkin se bat avec le Collectionneur, il saute par la fenêtre en amortissant sa chute avec le cadavre d'un pauvre type (moment jouissif) et s'enfuit en courant. Mais oui.
Next, il se fait enfin soigner à l'hôpital, un énième type louche l'approche et lui propose d'aller retrouver Elena parce qu'il est le seul à avoir survécu au serial killer, Arkin accepte de leur indiquer où se trouve son repaire en échange d'argent, et heureusement parce que sinon j'aurais éteint ma télé face à tant d'altruisme exagéré.
Arkin s'est tailladé le bras pour retrouver la planque du type (à la Taken oui et en un peu plus violent) il se fait accompagner d'une équipe de seconds rôles aux gros flingues et affreusement inutiles et sans saveur.
Quant à leur présence, c'est le père d'Elena qui les a engagé car, je cite "la police n'y arrive pas." Mission secrète je suppose mais plus tard, ils parleront d'appeler la police. Facepalm.
Le reste du film se contentera de séquences de fusillades où les G I Joe tirent comme des bourrins sur des victimes du Collectionneur qui en a fait des fous furieux agressifs (si discret), ainsi que d'Elena qui s'enfuit. Ils meurent les uns après les autres et vous le savez. Et vous vous en foutez.
Le pauvre Arkin se démène comme il peut, la structure du bâtiment n'a aucun sens et la folie du Collectionneur est si démesurée qu'elle en perd toute crédibilité.
Je vais passer jusqu'au moment où Monsieur-J'ai-un-gros-fusil se sacrifie pour sauver Elena et ne trouve rien de mieux à faire que balancer à Arkin : "Elle est comme ma fille lol mdr, va la sauver stp"
Et évidemment, c'est jouer sur la corde sensible du héros qui va forcément y aller. Le pire dans cette scène, c'est qu'elle est supposée nous rendre tout larmoyants en pensant "Oh non mé il é gentil ce type la."
NON.
Dans le premier, le héros a une gosse qu'il ne voit pas souvent. Il va sauver la fille de son employeur, déjà parce qu'elle a le même âge que la sienne, et de deux parce qu'il s'entendent bien. C'est montré, c'est cohérent.
Là, Elena est une adulte, Arkin ne la connait pas, normalement il n'en a rien à battre d'elle. Il a une fille et une femme en vie, lui même a réchappé au Collectionneur de justesse, il devrait déjà être loin, à profiter d'elles au lieu de risquer ses fesses pour une bande de loosers et une nana chiante.
Bref, ils sont pris au piège par le collectionneur dans une cage (dont il n'a pas tiré le verrou, diantre pourquoi ce méchant est il si bête) et on a droit à une scène absolument fantastique : Arkin demande à la dernière survivante de lui péter le bras qu'il a fraîchement remis, il plie son avant bras en deux pour tirer le loquet, puis se fait remettre l'os en place, sans pression.
Encore des morts, on a un vieux flashback merdique d'Arkin qui sort d'on ne sait où pour sauver Elena d'un accident de voiture, retour à l'action.
Il se bat avec le collectionneur à deux mains (t'avais pas oublié que ton bras est cassé ?), le jette dans un vide ordure, lâche un petit "ouille, j'ai mal au bras", la police arrive enfin.
Dernière scène, il retrouve un type supposé être le Collectionneur et lui annonce qu'il va douiller.
Cette suite est vraiment décevante, les pièges n'ont plus rien de très impressionnants, je m'interrogeais sur les motivations du Collectionneur mais le film n'y a pas répondu, si ce n'est qu'il aime bien coudre les morceaux de corps entre eux en plus de kidnapper des gens.
The Collection est si écologique qu'il recycle tous les clichés possibles et imaginables : que ce soit l'équipe de seconds rôles imbuvables, la démence du tueur, la taille des lieux (non mais sérieux, est ce qu'en plus d'être entomologiste, le Collectionneur fait partie de l'équipe de Stephan Plaza ?) et les réactions des personnages.
J'ai mis un 4 parce que Josh Stewart figure au casting et qu'il est toujours aussi choupi avec ses beaux yeux bleus, ses longs cils et son air de gentil.
Sinon, pourquoi les insectes ? Pourquoi y a t-il des gens que le tueur juge intéressants ? Sur quel critère se base t-il ? A quoi lui servent ces pièges ? Pourquoi "La Collection" ? Pourquoi change t-il si fréquemment de mode opératoire ? Il y a plus d'une centaine de corps dans son vide ordure, est ce que personne ne s'est alarmé suite à tant de disparitions ?
Ce film, c'est comme un gruyère, plus on crée de la matière, plus il y a de trous.