The End of Evangelion est un film d’animation japonais de science-fiction post-apocalyptique (et mecha) réalisé par Hideaki Anno, sorti en 1997. Suite directe de l’anime Neon Genesis Evangelion, sorti 2 ans plus tôt.
La série originale n’ayant pas eu une fin digne de ce nom - manque cruel de temps et de budget – les 2 derniers épisodes ont eu, par conséquent, une fin relativement controversée : animation minimaliste, beaucoup de plans fixes, de croquis et réflexions métaphysiques indigestes. L’idée de donner une version finale a vite été mise sur la table et en chantier, remplaçant les épisodes 25 et 26 de la série.
Ce fameux “The End of Evangelion” a été construit sous forme de 2 épisodes de respectivement 40-45 minutes chacun, pour conserver au maximum le côté « série » d’origine. Les 2 parties sont très distinctes : la première suit directement l’épisode 24 et est énormément centrée sur l’action/les combats et conclut l’arc narratif des personnages principaux et secondaires - tandis que la deuxième est un voyage introspectif, psychédélique, philosophique et surréaliste.
Esthétiquement parlant, l’animation est extrêmement soignée, millimétrée et ambitieuse - nous offrant des plans d’anthologie et d’une profondeur cinématographique hallucinante. Pendant 1h30, cette dernière fourmille de détails, tout en restant fluide dans sa narration visuelle et son rythme. A mon sens, le réalisateur n’a pas voulu être tape-à-l’œil, ni dans la démonstration permanente et encore moins dans la prétention (coucou Kubrick). Il se permet d’utiliser une palette de couleur très diversifiée (bien que très centrée sur le rouge et le bleu) et explore de nouvelles idées de mise en scène qu’il n’a pas pu élaborer au sein de la série d’origine. De plus, il a eu recours à des prises de vue réelles pour illustrer son propos philosophique dans la 2ème partie du long-métrage – développant ainsi le côté surréaliste et expérimental de l’œuvre.
The End of Evangelion représente l’aboutissement d’une oeuvre et d’une vie. Hideaki Anno exorcise ses émotions et ses démons dans cette œuvre dérangée et déroutante, sortie dans un contexte tendu et explosif pour le réalisateur. Il écrit et interprète sa propre version de la Genèse et de l’Apocalypse judéo-chrétien, en y ajoutant des éléments d’érotisme malsain (et d’une hypersexualisation des personnages principaux), de théologie horrifique et d’un profond nihilisme.