Le geste comme horizon narratif
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le 1 nov. 2017
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S'il y a bien une chose, une qualité indéniable, que l'on peut trouver au film est qu'il donne faim, mais alors vraiment faim. Cela n'a rien a voir avec la suite de cette critique mais il fallait bien que ça sorte, comme pour conjurer le sort. En effet, l'histoire est bien vide de quelque émotion si ce n'est l'envie d'une bonne fringale.
Nous avons deux familles à rencontrer dans cette œuvre qui, il est vrai, est suffisamment particulière pour en parler mais nous reviendrons plus tard sur sa singularité. Su-yeon et Ji-young forment un jeune couple tranquille passant le cap faisant frémir bien des gens : rencontrer les belles familles. Dans la tribu de Ji-young l'ambiance est assez bourgeoise entre un père doux mais peu présent dans les conflits et une mère sans cesse au contact. Leur fille n'étant pas déjà mariée, n'ayant pas déjà de marmot, fait tâche à trente piges. C'est leur conviction et à nos héros de s'y confronter sans pouvoir s'expliquer sereinement. Chez Su-yeon, on est davantage modeste avec un père ouvrier porté sur la boisson et une mère tenancière d'un restaurant de sashimi. Ici, l'atmosphère est tout aussi pesante et l'on subit les remontrances par delà les vapeurs d'alcool.
Dans un cas comme dans l'autre, ça ne communique pas. C'est donc voué à l'échec diront certains.
La particularité de The First Lap puisque nous en parlions plus tôt réside en son format d'enchaînement de longs plans séquence où les dialogues ne fusent guère mais son teintés d'une grande crédibilité. Et cette dernière ne pouvait qu'être totale lorsque l'on sait que le jeu du couple s'est détaché du script de base pour tendre vers de l'improvisation totale. A l'inverse, l'ancienne génération a tenu à se reposer dessus comme à l'accoutumé. Par ce choix assez significatif, on observe très nettement ce conflit de générations entre une plus jeune se lançant dans la vie presque sans filet, laissant de côté les à-priori et les conventions, et une seconde, plus âgée et qui se veut plus structurée, traditionnelle et confortable.
De ce point de vue, le film a vraiment de l'intérêt. Néanmoins, cela va s'arrêter là, sans plus de force ou d'alléchante construction. Car si elle est présente, l'improvisation l'est sans doute un peu trop, ce qui donne malheureusement à quelques scènes un goût de cendre. On s'emmerde alors sur de longs moments en voiture où l'on discute de tout et de n'importe quoi, on s'agace devant d'interminables silences.
The First Lap avait son lot d'originalité. C'est seulement dommage d'en venir à se demander si tout cela n'est pas juste l'expression d'un manque d'inspiration ou de budget.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes En 2017, Fosca va s'asseoir à la droite de Freud et mate encore et toujours n'importe quoi, Vus en salle grâce à SensCritique et Le Festival du Film Coréen à Paris s'offre une fois encore les services du bon Fosca, voilà qui est bien sympa !
Créée
le 3 nov. 2017
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