Makoto Shinkai, un nom à retenir. Je n'ai jamais vu dans un film d'animation une représentation de la pluie, des ruissellements, des gouttes, des tourbillons, des éclaboussures, aussi réaliste et aussi belle. C'est franchement à couper le souffle. Shinkai aime bien représenter l'eau dans toutes ses formes, et l'eau aime se faire représenter par Shinkai. J'ai tenu à insister sur ce point dès le début car il m'a profondément marqué.
Autrement, jusqu'ici je m'étais dit qu'une fois Miyazaki aura tiré définitivement sa révérence, d'une manière ou d'une autre, le film d'animation japonais perdrait à jamais de sa saveur. Les films récents étant au mieux bons mais sans plus, avec un je-ne-sais-quoi de réchauffé, au pire d'une fadeur incroyable. Ce moyen-métrage (eh oui, seulement 46 minutes au compteur !) me pousse à me dire qu'il y a peut-être de l'espoir.
Je ne dis pas que tout est parfait. Je ne dis pas que l'ensemble ne tombe pas dans le piège de l'émotion facile et gratuite. Mais cette histoire d'amour, inévitablement contrariée, entre un élève et une professeur qui travaille dans le même établissement réserve tout de même quelques belles fulgurances. Et puis, on s'attache aux personnages. A tel point qu'on aurait bien pris un petit supplément niveau durée.
Makoto Shinkai, un nom non seulement à retenir mais aussi une filmographie à creuser de toute urgence. Peut-être que j'ai parlé trop vite quant à la saveur du cinéma d'animation japonais, peut-être qu'à la vision d'autres films du cinéaste, je changerais d'avis, mais The Garden of Words (Le Jardin des mots, ça ne sonnait pas assez bien ?) me donne de l'espoir et me donne envie d'espérer...