Pas encore Chevalier de la Table Ronde, Gauvain est un jeune irresponsable, accessoirement le neveu du Roi Arthur. Il n’a jamais eu l’occasion de démontrer sa (supposée) bravoure ou de se faire nom. Et voilà que débarque le Chevalier Vert, qui va lui soumettre un curieux défi.
« The Green Knight » est une relecture intéressante d’une histoire de la légende arthurienne. La quête aventureuse de Gauvin passe ici complètement au second plan derrière sa quête intérieure. Il est question de recherche de bravoure, d’honneur, de destin. Bref, de chevalerie. On peut même déceler une thématique sur la nature, ou l’opposition entre paganisme et christianisme. Des thèmes riches, portés par un film très esthétisé.
Fixe ou mobile, chaque plan est ultra-soigné en termes de cadrage ou d’objectif, jouant sur les intérieurs sombres et de pierre, et les extérieurs vides et naturels. La lumière est travaillée, l’ambiance médiévale froide et austère, la BO hypnotique. Avec en primes des comédiens convaincants : Sean Harris, Alicia Vikander, Joel Edgerton dans un petit rôle, et bien sûr Dev Patel, excellent en Gauvin pris au piège de sa recherche hâtive de bravoure.
Par contre, soyez prévenus, on est loin d’un blockbuster. « The Green Knight » est lent (oserais-je dire contemplatif). Il y a très peu d’action, et le traitement de la chevalerie est totalement anti-spectaculaire (ce qui fait son intérêt). Beaucoup d’éléments sont présentés sans être ni expliqués ni creusés. Tantôt cela permet d’ajouter du mystique à l’univers du film, tantôt cela donne un sens supplémentaire à certaines idées… et parfois cela parait un peu gratuit, histoire d’avoir des plans sympas pour la bande-annonce.