Fable surnaturelle tétanisante, The Innocents est le deuxième film d’Eskil Vogt, plus connu pour être le scénariste des films de Joachim Tier, dont Julie en 12 chapitres. Pas étonnant donc que le film explore le mal-être et l’indécision, la quête de soi. L’originalité de The Innocents est qu’il s’intéresse à des enfants. Vogt explore la psyché et les émotions enfantine dans une parabole sombre et funeste teintée de super-héroïsme, qui in fine pose la question du choix entre le bien et le mal.
Dans une cité dortoir de Suède, des gamins aux étranges pouvoirs se lient d’amitié et testent dangereusement leurs limites Exclus ou négligés par le monde des adultes, leurs différences, leur colère et leur ressentiment les font grandir plus vite qu’ils ne le devraient.
Le réalisateur installe d’emblée un malaise diffus. C’est inconfortable et pourtant prenant, malgré la sècheresse de la mise en scène. Quelque chose plane et l’excellent travail sur le son et le hors champ fait qu’on est toujours en alerte. Le calme apparent ne sera interrompu que brièvement mais par des scènes d’une extrême violence.
The Innocent, malaisant et crispant de bout en bout, suggère plus qu’il ne montre et est porté par des gamins aussi exceptionnels qu’intimidants.
Un conte fantastique intime, éprouvant et troublant.