Absolument traumatisant. Jamais je n’avais ressenti un malaise aussi fort après un film.
La mise en scène reprend les codes classiques du film d’horreur avec une grande maîtrise mais réussit le tour de force de ne jamais relâcher la tension tout en créant un lien fort entre ses personnages et le spectateur.
Le fantastique est intelligemment introduit, assumé et permet de mettre en lumière les enjeux liant les personnages. Je pense à cette scène dans la cage d’escalier qui présente, de manière ludique, la façon dont communiquent les personnages.
L’emprise de l’horreur ne fera ensuite que se resserrer autour du spectateur grâce à l’habile mise en scène de la télépathie rendant absolument tout possible. Cela place le spectateur dans le même sentiment d’insécurité que les personnages, sentiment décuplé par l’incroyable efficacité des scènes d’horreur, prenant le temps de se construire, laissant jusqu’au dernier moment l’espoir que l’inévitable ne se produira pas.
Mon seul reproche se situe d’ailleurs ici : était-il alors nécessaire de montrer cet inévitable de manière aussi crue ?
La force de la mise en scène, amplifié par l’accent mis sur le son du film, se révèle surtout au moment de la confrontation finale qui offre des plans d’une anxiogène beauté. Les plans larges des enfants, statiques et se fixant devant d’immenses bâtiments sont déroutants pour nos perspectives et glaçants.
La violence du dénouement est inouïe et le soulagement qui en suit est un soulagement qui m’a étrangement ramené en enfance, similaire à celui de retrouver sa mère au réveil après un cauchemar. Voilà, malgré ses défauts provocateurs, la force (et je crois le propos) de ce film qui devrait me traumatiser pendant assez longtemps.