Avouons-le tout suite, si Dennis Hopper n’avait pas rencontré un tel succès avec Easy Rider (1969) son premier film (le budget avoisinait les 400 000 $ et avait rapporté plus de 20 millions $), jamais il n’aurait eu les fonds pour réaliser ce drame expérimental & psychédélique réalisé au Pérou.
The Last Movie (1971) reste dans la mouvance du Nouvel Hollywood et ressemble de loin aux œuvres cultes d’Alejandro Jodorowsky, telles que El topo (1970) & La montagne sacrée (1973). On aurait aimé y adhérer comme ce fut le cas avec les films de Jodorowsky, sauf qu’il n’en sera rien.
Dennis Hopper s’est inspiré de Jean-Luc Godard et nous restitue une œuvre totalement décousue. En l’absence d’une quelconque chronologie (le film ne cesse d’alterne le présent et le passé), on peine à distinguer la frontière floue entre le film et la réalité (ou dans le cas présent, on ne parvient pas à dissocier le film du film puisqu’il est ici question de deux tournages, d’un coté le film américain et de l’autre, celui des péruviens où la caméra, la perche et les projecteurs sont faux). Cette mise en abîme du cinéma aura le mérite de nous avoir laissé perplexe à défaut de convaincre.
Qu’y a-t-il a sauver dans ce film en dehors de la magnifique photo signée László Kovács et ces magnifiques paysages des Andes péruviennes ? Rien, absolument rien, sauf si vous aimez les films de drogués, les films psychédéliques qui vous retournent le cerveau et qui brassent du vent pour ne rien dire. Le côté brouillon, bordélique, inachevé et sous weed aura le don de rapidement agacer et ce, malgré toute la sympathie que l’on peut avoir envers Dennis Hopper.
Le film fut un échec cuisant auprès du grand public, ce qui a eu pour conséquence de mettre en stand-by sa carrière de réalisateur pendant une décennie, avant de le voir revenir au cinéma avec une œuvre dites plus « classique » avec le drame Out of the Blue (1980).
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➽ Film vu dans le cadre d’une intégrale « Dennis Hopper, réalisateur »