Bonjour.
Enfin un "film d'auteur", un vrai.
Un film pensé, exécuté, jeté au monde comme peut le faire l'artiste par lui-même, avec lui-même, pour lui-même.
C'est un délire qui doit tout, ou presque, à l'alcool et à la drogue, voire plus.
Le problème, c'est que ni le délire éthylique ni l'hallucination psychédélique ne se partagent.
Le cinéma "public" peut-il montrer un film dans un film qui voudrait raconter un Dennis Hopper figurant, acteur et metteur en scène de son propre script racontant avec génie qui il est, ce qu'il peut être, et ose faire. Oser faire ? Oser défier les conventions, qu'elles soient sociales, civiles, religieuses ou artistiques et ici cinématographiques. Oui. Mais en s'adjoignant les meilleurs techniciens,...pour mieux les renier tout en se reniant soi-même. On est en plein délire hallucinatoire où tout peut être vu de double-triple-quadruple façon, jusqu'à l'éclaté d'un montage sans queue ni tête ; un mauvais trip. Classique, quoi.
Que Dennis Hopper se soit pris pour un génie et se soit donné les moyens de créer "sa" chose, c'est sûrement louable et reflète un certain courage dans la recherche de soi et de sa vérité jetées à la face des grands carnassiers du monde hollywoodien de son époque. Ce que tout le monde ne fait pas.
Mais s'extasier sur "The last movie" comme sur "le" film à voir ou comme sur l'ultime chef d'œuvre, c'est abusif. Par contre, comme les Américains parlent de "The last kid in town" dans une petite ville paumée du middle west, peut-être, ou comme "la dernière" de Dennis, enfant gâté de l'époque de Easy Rider, certainement.
Par contre, même si ce n'est pas toujours le meilleur juge, le succès en salle a tranché.
Un regret de taille, le spectacle de ce peuple indien dont nos aïeux ont déboulonné les dieux, que nos "pères" ont remplacés avec la grâce qu'on sait et dont Dennis Hopper donne un spectacle dérangé et dérangeant, c'est violent inutilement, in situ, sur une population très croyante. Ceci peut être discuté, mais alors en épargnant la vie de ces personnes aux regards plus limpides que ce film qui les envahit une fois de plus.
Les États-uniens savent ils faire ça ?