The Loved Ones par Kroakkroqgar
Aussi inattendu que son scénario, ‘The Loved Ones’ constitue une véritable surprise dans le paysage du film d’horreur.
Dans son introduction, le réalisateur brouille les pistes, télescopant un zombie dans les premières minutes, se tournant ensuite vers le drame familial, tout en lorgnant vers le teen movie ringard. Entre les musiques de rock pour adolescent, les personnages paumés, et une réalisation un peu touche à tout, on s’inquiète vite de la cohésion de l’œuvre. Du coup, lorsque le film dévoile ses véritables intentions, le choc est total.
Mais l’effet de surprise ne se dissipe pas, puisque l’on réalise très vite que la longue séquence de torture qui nous attend est diablement maîtrisée. Faisant preuve d’une perversité redoutable, à la fois dans le déroulement du récit et ses implacables retournements de situation, mais également dans la mise en scène, le film parvient à chatouiller les excès sans jamais tomber dedans. Au-delà de la témérité du réalisateur Sean Byrne, la performance mérite d’être félicitée puisque l’œuvre est efficace, parfaitement rythmée et délicieusement vicieuse.
En outre, les tendances aventureuses du réalisateur confèrent à ‘The Loved Ones’ une véritable identité. Des looks ingrats des personnages aux décalages tordus entre leurs aventures respectives, en passant par l’entêtant morceau « Not Pretty Enough » et des mises en scènes glauques à souhait, le film crée une ambiance très particulière et qui fonctionne, contre toute attente, terriblement bien.
Si le torture porn peut accoucher de chef d’oeuvre, alors ‘The Loved Ones’ en est un.