Un univers qu'on voit rarement au cinéma
Joaquin Phoenix est un ancien soldat de retour au pays, qui a beaucoup de mal à se réintégrer socialement. Alcoolique, impulsif, il enchaîne petit boulot après petit boulot, jusqu’au jour où il va trouver refuge chez Philip Seymour Hoffman, une sorte de « gourou » local, charismatique, qui croit aux vies antérieures, et qui vit entouré de disciples.
Les deux acteurs incarnent leurs personnages avec intensité, et le film est centré sur leur relation qui évolue au fil du temps. Joaquin « malade » est pris en main par son hôte, illuminé, et de son côté le « guérisseur » se sent spécialement attaché à son patient, qui va lui permettre de mettre en pratique ses théories, de prouver au monde que ses méthodes fonctionnent.
Les personnages sont en tout cas très atypiques. Pour moi ce sont simplement deux humains qui se sont trouvés, et qui s’apportent des choses mutuellement. Le spectateur est libre de donner le sens qu’il veut à leur relation, car les scènes sont assez brutes, avec plusieurs ellipses dans l’histoire.
C’est un film que je conseillerai à tout ceux qui s’intéressent au thème de la croyance, des sectes. Car ici on y est immergé. Le personnage de Philip Seymour Hoffman présente d’ailleurs plusieurs similitudes avec Ron Hubbard le fondateur de la scientologie. L’action se déroule d’ailleurs à la même époque, les années 1950, années où Hubbard à commencer à se faire connaitre en présentant des idées pour guérir des maladies psychosomatiques..
Manipulations d’un gourou ou traitement qui fait ses preuves ? A vous de vous voir. Ce vétéran était rejeté de toute part, et avait besoin qu’on s’occupe de lui. A mon avis, c’est en ça que les communautés de type sectes répondent à un besoin naturel de l’homme : le besoin d’appartenance, la sensation de faire partie d’un groupe, un groupe qui nous protège et auquel on participe activement.