A croire que c'est la mode du moment au pays du matin calme, à moins que ce ne soient les distributeurs français qui pensent que seul ce type de cinéma est importable de là-bas jusqu'à chez nous, mais en tout cas, les films coréens de ces dernières années s'enchaînent et se ressemblent tous ! Pour moi qui me suis coltiné il y a peu le "I saw the devil" de l'ami Kim Jee-Woon, j'avoue que ce "Murderer" m'y a fait beaucoup pensé, surtout dans le ressenti que j'en ai eu. Au départ, j'ai été totalement conquis par un cinéma d'une élégance et d'une efficacité remarquable. Pour tous ceux qui croient que l'esthétisme est l'ennemi de la « sensation du vrai », ou bien de la retranscription de ce qu'il a de plus épuré et de plus misérable, la première partie de "Murderer" y apporte une réponse plus que convaincante. Mais bon, à croire que les Coréens sont tous des bouchers refoulés, car encore une fois ce film en provenance du pays du matin calme finit par perdre progressivement le fil de son intrigue pour se conclure en véritable foire à la découpe, le tout dans un flot de sang absolument incroyable. Je ne connais pas la Corée, mais j'avoue que j'y penserais à deux fois avant d'y aller. A en croire le cinéma qu'ils nous envoient : le taux de criminel au kilomètre carré explose la moyenne des pays développés et leur police est toujours d'une remarquable incompétence, ce qui n'est pas rassurant étant donné le fait qu'un Coréen moyen peut continuer à courir après avoir reçu trois balles et perdu huit litres de sang (j'ai même cru comprendre que leurs blessures se cautérisaient toutes seules). Je veux bien que ce soit un genre, mais même si c'est le cas, je n'y adhère pas. Pour moi, la quatrième et dernière partie de ce film est totalement inutile par rapport à la démarche globale du film, c'est un effet de style autant encombrant qu'absurde. A ce titre d'ailleurs, autant Na Hong-jin excelle globalement dans sa réalisation, autant il se chie dessus dès qu'il s’agit de penser et de filmer une scène d'action. La plupart du temps, ces scènes sont de véritables n'importe quoi illisibles qui servent souvent à en cacher leur invraisemblance. Quel dommage donc ! Car voilà deux films coréens qui, coup sur coup, après avoir mené un début éclatant avec une forme somptueuse, partent totalement en cacahuète dans un spectacle morbide et interminable... Quel gâchis...