Par rapport aux attentes suscitées par le retour de Shane Black au registre du buddy movie, et aux échos très favorables entendus un peu partout, le sentiment qui prédomine est la déception.
"The nice guys" reste un divertissement sympathique, qui parvient à arracher quelques éclats de rire et permet de se changer les idées, mais on pouvait s'attendre à mieux.
Le film s'avère assez bancal, Shane Black tentant maladroitement de faire cohabiter un scénario "sérieux" de polar avec des séquences de pure comédie, sans oublier le gros clin d'œil au public familial avec la présence attachante mais envahissante de la jeune Angourie Rice, qui constitue un véritable trio avec les deux têtes d'affiche.
Du coup, le réalisateur-scénariste peine à instaurer une unité de ton, et l'ensemble se révèle très inégal, surtout que le film est bien trop long pour ce qu'il a à proposer.
Evidemment, "The nice guys" repose beaucoup sur le duo antagoniste composé de Russel Crowe, dans la peau d'un gros dur au cœur tendre, et Ryan Gosling, qui incarne un détective privé loser.
Si le principe de voir ces deux grands acteurs se ridiculiser (Crowe affiche un physique d'obèse, Gosling braille comme une gamine) suffit à votre bonheur, vous apprécierez l'humour du film, mais pour ma part j'ai trouvé cela un peu light, j'espérais davantage de punchlines affûtées.
D'autant que le récit policier apparaît laborieux, avec une narration peu fluide qui masque difficilement un scénario sans grand relief, où les véritables "méchants" sont repérables à des kilomètres.
Les seconds rôles sont d'ailleurs pour la plupart sans consistance, à commencer par Kim Basinger, présente le temps de trois-quatre scènes sans intérêt.
Reste la reconstitution convaincante des seventies et la réalisation efficace de Shane Black, mais même de ce côté-là on aurait aimé plus d'audace, notamment au niveau de la bande originale qu'on aurait imaginé plus entraînante...
Bon, je suis sans doute un peu trop sévère, c'est souvent le cas lorsqu'il y a de grosses attentes ; au final, Shane Black livre quand même une production musclée et divertissante, mais qui n'atteint jamais la folie et la drôlerie d'un "Kiss kiss bang bang" par exemple.