On sera toujours gêné par l'absence de cinéma dans les films dits sociaux.
On peut trouver que Ken Loach ne fait jamais dans la grande finesse avec ses messages explicites, parfois trop manichéens si ce n'est angéliques et déconnectés.
On peut enfin critiquer le manque de consistance de certains des personnages de ce film qu'on pourra par moment trouver long.
Mais on ne pourra pas reprocher à son réalisateur sa hargne politique de gauchiste à l'ancienne et ses profonds respect et connaissance du milieu ouvrier et de ses combats.
Il faudra donc bien avouer qu'avec ce Vieux Chêne, Loach s'attaque sans pudeur à un sujet dur et percutant (et de nos jours encore bien trop d'actualité), confrontant une partie du monde prolétaire contemporain à ses plus vicieuses contradictions : son nationalisme raciste, son absence de portée politique et son manque de hauteur, sa limite à un premier degré (médiatique, historique), son aveuglement devant la manipulation politique qu'il subit en se retournant contre plus faible que lui (ici l'étranger), là où il ne faudrait voir qu'une universelle condition humaine ne méritant que solidarité et compassion.
Avec en prime des scènes de débats bien cadrées et dirigées et de beaux moments d'humanité et de clairvoyance. Et un appel clair à l'unisson des prolétaires de tous les pays.