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140eme film de l'année et découverte du nouveau Jane Campion, parti chez Netflix qui réussit à briser peu à peu des plafonds de verre, c'est pas mal sans que ce soit ma tasse de thé.


Dans les années 20, les frères Burbank vivent en parfaite harmonie dans leur immense ranch du Montana. Lorsque George se marie avec Rose, l'univers de Phil s'écroule…


Nouveau coup de filet dans l'univers Netflix avec l'intégration dans les rangs de la firme de la multirécompensée réalisatrice néo-zélandaise qui nous propose cette fois ci une plongée dans le Far West du début du XXème siècle avec une famille recomposée par la force des choses dont les membres ne sont que peu complémentaires tant leurs visions de la vie sont opposées.


Véritable étude comportementaliste, Campion s'amuse à dépeindre une masculinité d'un autre temps de tout ce qu'il y a de plus brute voire carrément toxique et rétrograde où la différence n'est en rien toléré dans une ambiance remplie de testostérones avec des tendances homoérotiques à certains égards. Virilité, travail de la terre, crasse et basse besognes côtoient plaisir des sens, sexualité, nudité et délicatesse sans que cela choque la rétine du spectateur.


Au fil du récit, Campion s'évertue à brouiller les pistes après avoir caractériser de façon assez grossière ses personnages pour développer une intrigue mêlant une partie de faux semblant, énigmes et non dits, le spectateur ne comprenant à la fin vers quoi tendait le récit ce qui est plutôt intéressant même si selon moi, cela aurait pu être traité de façon bien plus concise (il y a un bien 20 mins en trop) sans que cela enlève quoique ce soit au récit voire le rééquilibre un peu plus, l'histoire étant assez avare d'action même si ce n'est pas dérangeant en soit.


Psaume Verset 22 :« Délivre mon âme de l’épée, mon bien-aimé de la puissance du chien. » l'épée représentant la douleur, le chien représentant le persécuteur.
Ce verset étant important car il justifie les actions de l'un des protagonistes qui s'investit de la mission de protéger une âme isolée en perdition et abandonnée de tous quoiqu'il en coûte.


Le quatuor (voir trio) de personnages est suffisamment intéressant pour ne pas voir l'attention du spectateur s'envoler trop rapidement.


Le casting fait le taff même si notre Dr Strange international a tendance à mon goût à un peu trop forcé son accent mais bon c'est hautement subjectif, les mariés à la ville comme à l'écran sont bons comme d'habitude et celui qui fait le fils de Kirsten arrive bien à poser un jeu entre la relative faiblesse apparente, l'intriguant et une certaine noirceur. Bravo à lui.


Au niveau visuel, c'est excellent et c'est avec ce genre de métrage que l'on se rend compte du gouffre abyssal qu'il y a entre des yes man et des autrices (ou auteurs) dont l'image est importante voire au cœur du récit. une superbe photographies ave une belle colorimétrie sublimant les paysages et les décors tant de nuits que de jours, tant intérieurs qu'extérieurs grâce à des panoramiques montrant l'immensité de l'environnement, de belles compositions de cadres, des travelings et toute la grammaire visuelle du parfait petit auteur y est.


La partie sonore que ce soit mixage, bruitage, montage sonore ou la BO, c'est tout à fait correct.


Au final, c'est un film sympathique visuelle bien fait avec une histoire plutôt divertissante comprenant des personnages, plutôt bien interprétés, certes un brin caricaturaux- spécialement Phil- dont l'évolution au fil du récit réinjecte de l'intérêt de l'intrigue se composant que de peu d'actions en elle-même mais qui cependant aurait gagné à être raccourci de 20 bonnes minutes pour gagner en efficacité sans perdre en tension.


Je n'ai pas passé foncièrement un mauvais moment devant même si j'ai vu des évidents défauts à mes yeux qui m'ont empêché de pleinement apprécier le métrage mais je le réécris, il y a de la qualité dans le film de façon indéniable.


A découvrir pour les fans de la cinéaste et les autres curieux.

lugdunum91
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le 2 déc. 2021

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