Montana, 1925. Deux frères que tout semble opposer tiennent un ranch. L'un est l'archétype du cow-boy machiste et rustique. L'autre, doux et civilisé, épouse une veuve dépressive, qui a un fils soigneux et intellectuel, très loin de l'univers des éleveurs. Le mélange de ces personnages sera bien sombre...
"The Power of the Dog" se divise plus ou moins en deux parties. La première moitié plante le décors, et évoque un mariage qui part sur de bonnes intentions, mais pas sur de bonnes bases, et qui s'érode inéluctablement. La seconde montre le fils totalement étranger au Far-West, et sa relation peu naturelle avec son nouvel oncle a priori des plus détestables.
Outre sa BO très adéquate, et ses magnifiques paysages capturés avec une photographie à tomber par terre (filmés en Nouvelle-Zélande), le film vaut surtout pour ses interprètes, et cette histoire toxique qui va évoluer en non-dits et en subtilités. Enfin subtilité relative, vu le nombre d'allusions sexuelles ou phalliques très évidentes !
Kirsten Dunst en femme dépressive et alcoolique au bout du rouleau. Jesse Plemons en mari aimant mais totalement déconnecté de ce qui se passe réellement. Le jeune Kodi Smit-McPhee en jeune homme qui n'est pas du tout dans son élément. Et surtout Benedict Cumberbatch, excellentissime dans ce rôle trouble de cow boy en apparence butor, qui cache une personnalité bien plus fouillée, et un passé plus sensible que ce qu'il ne laisse entendre.
Des personnages qui interagiront de manière complexe, en évoquant des thématiques telles que la masculinité ou l'homosexualité vues au Far-West. Et où les vraies "victimes" ne sont pas forcément celles que l'on croit.
Davantage drame familiale et psychologique que western, "The Power of the Dog" est ainsi une vraie réussite. Il est amusant de constater qu'il contient plusieurs clins d'oeil à "The Piano", film le plus connu de Jane Campion.