Guerres de gangs et Übermenschen

Cette suite a le bon goût de ne pas faire un nouveau film de raid dans un immeuble en trouvant un prétexte capillotracté pour le protagoniste se retrouve à nouveau dans la même situation. À la place, il reste dans la continuité de l'histoire et fait quelque chose de neuf. Bon même si techniquement la nouvelle intrigue n'est pas non plus incroyable et que les alambications ne sont pas totalement évitées. En effet, Yayan Ruhian ressuscite (ou est recasté en tant que nouveau personnage, c'est pas super clair). En tout cas, on peut complimenter Gareth Evans de ne pas être resté sur ses lauriers et d'avoir su faire preuve d'innovation et d'ambition.

L'action est toujours incroyable, que ce soient les chorégraphies de pencak silat ou la course-poursuite vraiment impressionnant. Les combats ont toujours autant d'impact, voire même plus parfois, le film arrive à toujours se dépasser dans sa brutalité. Le montage est appréciable aussi avec plusieurs transitions bien trouvées.

Bien que le budget ait augmenté, la crédibilité, elle, a diminué. Bon, je ne dis pas que le premier était ultra crédible, mais il arrivait globalement à maintenir ma suspension consentie de l'incrédulité. Dans celui-ci, l'échelle de puissance se cale sur le Seigneur des Anneaux et divise les Übermenschen de la piétaille. On se croirait dans Hotline Miami, un super combattant peut exterminer un immeuble avec 50 péon tout seul. Des péons sacrément cons d'ailleurs, il suffisait qu'un d'entre eux pense à ramener un fusil d'assaut et c'était réglé. Apparemment, dans cet univers, les parrains aiment faire une bonne purge dans leur rang de temps en temps. Peut-être que c'est comme dans l'industrie du jeu vidéo, se débarrasser d'un bon pourcentage de ses employés une fois un projet fini permet de financer le bonus de fin d’année du CEO.

D'ailleurs, en parlant des super combattants en question, les antagonistes finissent par devenir un poil ridicule. On pourrait se méprendre avec un cast de manga un peu edgy entre Lil' Slugger, MC Hammer et Wolverine.

L'histoire est plus complexe que pour le premier. Un des avantages, c'est que libéré du huit clos, cela ouvre la voie à une multitude de scènes variées et belles visuellement. En revanche, l'intrigue est un peu confuse et pas excessivement intéressante.

Au final, The Raid 2 se débrouille globalement bien avec son budget et ses ambitions décuplées. Pour autant, il est aussi moins recentré et un peu plus inégal que le premier selon moi, d'où la perte d'un point en comparaison.

Verdict : 8 – Très bon