Que l'on rappelle un peu dans quelle situation nous abordons The Raid 2. Dans le premier film, nous étions à Jakarta, ville corrompue par les mafias. Une unité de police d'élite prend alors d'assaut un immeuble d'un grand trafiquant de drogue. Au milieu de ça, Rama, un jeune policier marié et futur père (on comprend qu'il ne soit pas pressé de mourir donc). Après ces évènements, Rama sort de l'immeuble dans un état proche de la fatigue. C'est alors que nous passons dans le second volet.
Gareth Evans nous avait promis un film se passant deux heures après le premier .. ESCROC !! Mais bon, au final on ne lui en veut pas trop de nous avoir eu de la sorte. Donc le jeune Rama, se retrouve peu de temps après l'assaut de l'immeuble à être engagé, plus ou moins de force, dans une mission d'infiltration ayant pour but de vidanger les rues de Jakarta. Au programme, on espère revoir les points forts du premier, soit des tatanes magistrales, un cinéma d'action de qualité quoi.. Sommes nous servis ? Oui, malgré des défauts qui font leur apparition (je ne dis pas que le premier volet n'avait pas de défaut)


Tout d'abord, au niveau des scènes de combat, on a ce que l'on veut, ça tatane toujours aussi sec. Les combats sont toujours aussi puissants et différents de ce que l'on a l'habitude de voir. Et on l'on a toujours cette alternance entre les 1 vs 1 et les 1 vs The World. Cependant, tout n'est pas exactement similaire non plus. Pour ce qui est des changements positifs, on peut noter que Gareth Evans a fait un effort dans une partie de sa réalisation, en cherchant à offrir des scènes originales (vis à vis du premier), on peut notamment noter la scène de la prison dans la boue qui ajoute aussi bien un visuel intéressant que des combats différents en raison de l'environnement (Oui, parce que il y a que les américains qui peuvent se battre sans glisser dans la boue). La scène dans la boite de nuit offre aussi un type de combat que l'on avait pas encore vu dans le premier volet ou dans le début du second.
Cependant, tout n'est pas rose, on retrouve de petits points noirs. Dans la réalisation, Gareth Evans a délaissé ses plans fixes pour s'abandonner à la shaky cam.. Dès lors, on peut se plaindre d'avoir des plans disgracieux et de ne rien voir ; surtout que on ne distingue plus aussi facilement les personnages que dans le premier, et oui, on en a terminé de l'opposition au niveau des vêtements entre tenues d'assauts et vêtements sales. Le dernier point noir au sujet des combats, se trouve dans le fait que parfois on se demande si Rama n'est pas invincible. Oui, il en chie, mais qu'on se le dise, quand je me prend un coup de batte de baseball en travers de la tronche, personnellement je reste assis par terre, bien docilement, à avoir une satané migraine..


Pour les personnages, Gareth Evans, nous offre encore du changement. Dans le premier volet, je vous avoue que Rama ne se démarquait pas à mes yeux, il n'y avait que l'unité d'assaut à mes yeux, même si Rama se distinguait un peu par son temps passé à la caméra, et le chef de l'unité aussi, mais ça n'en faisait pas les héros (scénaristiquement parlant).
C'est alors, tout naturellement, que Rama se retrouve au centre, pour le meilleur et pour le pire aux yeux du spectateurs. Le meilleur se situant dans le fait que l'on a enfin quelqu'un a aimer ou détester ; c'est à dire que dans le premier volet, on ne voyait que l'ensemble de l'unité et on ne pouvait pas approuver ou désapprouver les actes de chacun, Gareth Evans nous laisse cette opportunité dans le second volet. Le pire, a déjà été soulevé dans le paragraphe précédant, avec Rama au centre, c'est lui qui va tout prendre dans la gueule, et forcément il va avoir une endurance assez différente de la notre.
Gareth Evans nous a sorti aussi un lot de personnage intéressant, qui pour la plupart, ont une certaine ambivalence ! Et oui, il en a fini avec les gentils (unité d'assaut) et les méchants (les mafieux et les flics corrompus). Dans ce second volet, il y a des mafieux prônant la paix, les flics non corrompus qui tue à tire larigot, les flics qui sont mafieux mais qu'en faite ils sont flics mais tout de même mafieux, etc.. Certains se démarquent assez aisément comme Uco qui est assez intéressant comme personnage, ou encore Eka (ce n'est peut être qu'une affection personnelle pour celui-là).
Un scénario d'action avec boss a encore une fois été préféré, mais cette fois Gareth Evans exploite son choix. C'est à dire, que l'on se souvienne du premier, il y avait deux bras droits et un boss final. Le premier bras droit n'est plus un problème pas une astuce scénaristique, le second offre deux combats de qualité et le boss est littéralement torché en deux minutes. Dans le second volet, on a deux petits boss, un boss moyen et le boss final. Les deux petits boss (Hammer Girl et Baseball Bat Man) sont pour moi de grandes réussites, car il offre des combats originaux, aussi bien ensemble que séparément et ils remplissent l'écran, si bien que pendant quelques secondes on se surprend à souhaiter un prequel sur eux... Puis on se rappelle que le prequel est un concept pire qu'un film de Luc Besson. Le boss moyen (crédité comme l'Assassin) est intéressant aussi, et nous offre un combat de très grosse qualité et encore une fois original. Enfin, pour les différents boss finaux, il faut voir le film pour s'en faire une idée (le spoil m'empêche d'en parler).
En somme, Gareth Evans qui a décidé cette fois-ci de faire des personnages caractérisés s'en est très bien sorti, puisqu'ils sont, dans la majorité des cas, très bien réussi.


Mais il y a eu d'autres innovations par rapport au premier film, notamment au niveau du scénario. On sort du huit-clos pour arborer un film a ciel ouvert. Le rendu final n'est ni mauvais ni bon, il est sur schéma classique du film d'action avec des points positifs et mais aussi des négatifs.
Ce schéma classique est en soit un petit point noir car on retrouve des choses dont The Raid se serait bien passé, comme la traditionnelle scène d'action en voiture. On arrive cependant à être surpris par des retournements de situation, par des directions prises par les personnages, etc..
On retrouve aussi deux trois petits creux scénaristique, par exemple le film se situe deux heures après le premier, et en considérant que l'assaut de l'immeuble a durer un jour entier, notre jeune Rama est donc passé de futur père à père en un jour et deux heures (en oubliant pas le fait que il retrouve sa femme et son enfant en pleine forme chez eux). On peut trouver aussi que son camarade survivant du premier film aurait mérité au moins une question de Rama pour savoir sa situation, mais non on préfère l'oublier. Oui, on peut m'accuser de chipoter mais je n'ai jamais dit que c'était de gros points noirs.
Un point positif, qui m'a beaucoup plu, se situe dans le personnage surprise qui revient tout droit du premier film. Gareth Evans nous a fait changé notre vision sur lui, de plus il a eu l'intelligence de ne pas faire croiser ce personnage et Rama, et de ne pas faire ressortir leur rivalité passée.


Un dernier point noir que je n'ai pas réussi à ranger ailleurs, est que le petit Mike Shinoda a laissé un vide au niveau des musiques en ne se chargeant pas une nouvelle fois pour la soundtrack.


On peut donc dire que The Raid 2 est une bonne suite et très différente du premier. Ces changements sont à la fois des points positifs mais aussi des points négatifs car ils ne sont pas toujours maitrisés. Pour ma part, je ne pense pas pouvoir dire si le premier est meilleur que le second ou inversement car les deux sont extrêmement différents. The Raid 2 est, individuellement, un très bon film que l'on apprécie énormément dans notre fauteuil de cinéma (malgré que la place ait couté 11€20 ....), et je lui met un 8/10 (mon barème est disponible dans ma description). The Raid 3 ayant été annoncé, on espère qu'il va être encore différent des deux autres, et que l'on nous servira encore un chef d’œuvre du cinéma d'action. Gareth Evans peut, tout de même, se targuer de dominer le cinéma d'action avec The Raid et The Raid 2, malgré leur défauts respectifs.

MrYerp
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le 11 août 2014

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le 11 août 2014

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Yerp Ono

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