Pour commencer, "The Rocky Horror Picture Show" (1975) fait partie de ce groupe de films que l'on qualifiait de "cultes" entre la fin des années 1960 et tout le long des années 1970. Dans ce "groupe de films cultes connus", on peut compter d'autres films prestigieux tels que "La nuit des morts-vivants" (1968) de Georges.A Romero, ou encore "Pink Flamingo" (1970) de John Waters. A l'époque, il s'agissait de films qui étaient détestés du grand public et qui n'étaient visionnés que par un public restreint de marginaux. Mal distribués, ils passaient dans des cinémas peu recommandables, principalement à New York, et à des heures tardives, après minuit (d'où l'appellation de "midnight movies"). Avec le bouche à oreilles, ils ont fini par se faire connaître, se faire respecter, où être à l'origine d'un nouveau genre (pour la "nuit des morts-vivants").
Pour revenir au Rocky Horror Picture Show, ce film est un opéra-rock complètement "barré", qu'il faut regarder au quatorzième degré. La série B bien sûr, assumée, l'épouvante, et le gore sont au rendez-vous.
L'histoire : deux jeunes fraîchement mariés et coincés du trou se rendent en voiture dans une drôle de contrée pour rendre visite à un vieil ami, le Dr Scott. En chemin, ils tombent en panne. Ils demandent de l'aide dans un château proche, mais se retrouvent embarqués malgré eux dans une sorte de transe, une "fête" privée, à la fois "barrée" (c'est toujours l'adjectif qui convient le mieux pour ce film), surprenante, effrayante (pour les héros), et hilarante. Ils rencontre alors une pléiade de personnages truculents et patibulaires : Riff Raff, le travesti Frank'N Furter, Magenta...
Critique : à l'origine du film, il y a une comédie musicale de Richard O'Brien, qui joue le personnage de Riff Raff dans le film. Il transposa ensuite son oeuvre de la scène à l'écran, avec l'aide de Jim Sharman, le réalisateur. C'est une oeuvre que l'on peut être amené à revoir plusieurs fois, tant il y a quelque chose de jouissif et de positif dedans. Personnellement je le revois très facilement, à n'importe quelle heure, parce que je ne me lasse jamais de certaines répliques ("Ah by that?!!", "It's astounding, time is fleeting. Madness, ...takes its toll), et des chansons écrites à partir de mots à double sens et de références en tous genres ("Steve Reeves movies..."). Les chansons écrites par Richard O'Brien donnent sa dynamique rock'n roll au film. Il faut noter qu'il n'y a pas de véritable intrigue, il s'agit plutôt d'un fourre-tout d'histoires improbables (la création d'un corps parfait (Rocky), fantasme de Frank'N Furter ; la découverte d'extra-terrestres venus de la planète Transylvania, les recherches du Dr Scott, qui s'avère être l'oncle du motard Eddie), qui sont en réalité des prétextes à jouer les chansons ouvertement sexuelles et jubilatoires. Les acteurs sont formidables, Tim Curry en tête, et il faut voir Susan Sarandon jouer la petite vierge innocente qui a soudainement envie d'un premier ramonage, et chanter "I Want to be dirty". Film "glam rock" par excellence (pour les costumes, les porte-jartelles façon New York Dolls, les maquillages, et bien sûr les chansons), que beaucoup d'amateurs de rock et de cinéma apprécieront. Il faut le voir, pour le croire.