Un monument du cinéma qu'il est presque impossible de résumer en quelques mots, si ce n'est en commençant par celui qui nous vient à l'esprit dès qu'on prononce son titre : jouissif. Hallucinant de références sexuelles et libertines assumées, hilarant dans ses chansons devenues à juste raison cultes, du bouillant "Touch me..." en passant par le drôlatique "Janet" qui mêle des dialogues insensés aux paroles de la chanson, tout était présent pour faire de ce film un bijou des cinéphiles extravertis. Ajoutons à cela la prestation transcendée de Tim Curry qui porte délicieusement les costumes en nylon moulant et manie le fouet langoureusement, il y a eu un éclair de génie à celui qui a permis à un tel monstre de paraître à l'écran tant il devient inoubliable (un sourire malsain poussera sur les lèvres de tous les connaisseurs du film). L'univers sombre, les scènes de libertinage, les chansons entraînantes, et les mille idées farfelues du film font de ce Rocky Horror Picture Show une comédie musicale horrifique et langoureuse que l'on aime se remettre pour délirer avec les personnages. L'esthétique fauchée du film le fait ressembler à un vrai nanar (il faut voir les éclairs dessinés à même la pellicule... Par quelqu'un qui n'est visiblement pas plus doué que nous au Pictionary), mais cela ajoute un certain charme, comme s'il s'agissait d'un film de potes, pour des potes (que nous sommes). Un grand bravo à ce film qui détient actuellement le record de longévité en salle : diffusé régulièrement depuis plus de 45 ans dans certains cinémas des États-Unis ! Un record mérité quand on voit la folie du film ! Fun, fauché, complètement fou (Tim Curry en tête) : laissez-vous lobotomiser pour votre plus grand plaisir (lubrique...).