Elle en pire
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The Substance, deuxième long métrage de la réalisatrice française Coralie Fargeat après Revenge en 2018, explore les tumultes du corps luttant contre son vieillissement naturel et contre l’animosité sociale provoquée par le « désagrément de l’organisme féminin ».
The Substance est progressif. Il laisse l’hémorragie s’étendre petit à petit, jusqu’à une déflagration finale, totale et impressionnante. Les corps se relayent, se mélangent, jusqu’à s’effilocher graduellement et se dévorer mutuellement, illustrant une descente aux enfers poignante qui fait fort penser au Requiem for a Dream de Darren Aronofsky.
Coralie Fargeat joue avec un double mélange d’ambiance, tantôt barbiesque, et parfois directement tiré du Shining de Kubrick en mettant en scène de grands tapis psychédéliques et en apportant un soin attentif à l’univers de la salle de bain. Margaret Qualley (Sue) et Demi Moore (Elizabeth) s’expriment tour à tour dans un cadre qui devient très rapidement familier du fait du faible nombre des espaces qui sont brillamment exploités, où la perfection de l’esthétisme laisse petit-à-petit place à un environnement macabre.
L’ensemble est subtil dans sa grossièreté, entre les choix d’angles de caméra et certains dialogues ou clins d’œil – le prénom « d’Harvey » choisi pour le producteur fait doucement sourire et n’est sûrement pas choisi au hasard.
The Substance est époustouflant, éclaboussant de maîtrise, du début à la fin. Coralie Fargeat brille dans un cinéma de genre qui occupe une place croissante en France. Après le sacre de Julia Ducournau pour Titane en 2021, on espère voir de nouveaux monstres être récompensés.
Critique écrite le 20/05/2024
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Créée
le 20 mai 2024
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