L'expression est devenue tellement galvaudée qu'elle sort même parfois de la bouche de certains footballeurs : "donner la meilleure version de soi-même.' Elle définit cependant assez bien le projet de The Substance qui assimile Faust, Frankenstein et Dorian Gray dans son concept, dont il est inévitable d'envisager qu'il ne puisse déboucher sur des scènes d'horreur. Là-dessus, Coralie Fargeat ne tourne pas autour du pot et ramène canons de la beauté (imposée) et laideur repoussante,au même niveau d'abjection, ou peu s'en faut. Avec des références héritées de Blanche Neige et de Freaks, entre autres, The Substance joue sa partition sur le mode répétitif, avant son grand finale, parfaitement écœurant, mais avec une efficacité constante car nous, spectateurs, attendons toujours le pire avec délectation et, tant pis si cela passe par des moments de grand malaise. L'ensemble est virtuose, quoiqu'un peu trop sur le mode clip, souvent, et s'attaque bille en tête au culte de la jeunesse dans le monde du divertissement, sans chercher la subtilité, en lui préférant le rentre-dedans, à l'instar du premier rôle masculin, tenu par Dennis Quaid, qui dépasse largement, et volontairement, les bornes de la caricature. Dans cette expérience remuante et radicale, Demi Moore n'a guère de mal à surpasser Margaret Qualley. Logiquement, puisque l'autre n'est que la créature issue de l'une.

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le 14 oct. 2024

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