Elle en pire
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Culte du corps, dictature de la jeunesse et vampirisation. Jusqu’à l’extrême, la fable horrifique explose tous les diktats de la beauté.
Après avoir laissé décanter ma première impression : une déception liée à l’épilogue du film trop gore et à son trop plein de références cinématographiques, je trouve plutôt intéressante la démarche de Fargeat. Elle a dit dans un interview « Pour moi, le film n'est pas tant sur ce que Hollywood fait au corps des femmes, mais plutôt ce que la société en général fait aux femmes » Je comprends sa démarche qui est de dénoncer par l’absurde, la question de l’âge critique pour les actrices, le diktat des normes de la beauté et de la jeunesse à travers un corps parfait et perfectible, sans cesse soumis au regard des hommes. C’est sous la forme d’un récit fantastique qui vire du thriller à l’horrifique qu’elle amène sa réflexion. Ainsi dans l’outrance graphique se succèdent diverses mutilations corporelles terrifiantes où l’on retrouve les références du body Horror de Cronenberg (la Mouche, eXitenZ et d’autres images du film qui évoquent même Shining de Kubrick) Demi Moore livre une partition incroyable. Actrice au sommet dans les années 90, elle fut, comme son personnage, mise de côté à l’approche de la quarantaine et critiquée dans la presse. Dans le film , elle n’hésite pas à mettre en jeu son apparence face à son « alter ego », version plus jeune et sexy incarnée par Margaret Qualley . Une version « améliorée » de soi, telle que le promet la fameuse Substance qu’elle s’injecte.
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Créée
le 26 oct. 2024
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