Elle en pire
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Quelle expérience ! "The Substance" est une fable outrancière de A à Z, clairement à ne pas mettre entre toutes les mains tant le gore est poussé loin.
On suit Elisabeth Sparkle, actrice cinquantenaire sur le déclin, évincée d'un show ringard de fitness. Elle reçoit alors une étrange proposition : grâce à une substance, créer une double plus jeune d'elle-même pour croquer la vie à pleines dents... du moins une semaine sur deux. Les règles d'utilisation sont strictes, et la machine organique peut vite dérailler...
Coralie Fargeat y va à fond les ballons, ne s'embarrassant pas trop de sous-titres dans sa critique de l'entertainement qui sexualise et objectifie la femme. Pour la jeter dès qu'elle ne correspond plus aux fantasmes. Mais si chaque homme dans le film est présenté comme une caricature d'une variante de mec relou, notre double héroïne superficielle et arriviste en prendra aussi largement pour son grade.
Le tout dans une œuvre qui monte crescendo, et qui s'avère surtout très drôle à regarder avec son outrance, en dépit de sa noirceur. Il y a également de l'ambigüité (tout de même), notamment dans la relation entre les doubles : partagent-elles la même conscience ou non ? Je serai plus partagé sur le final, qui force un délire de manière pas nécessaire. Mais au moins les amateurs de gore seront servis !
Les visuels claquent et nous en filent plein les yeux. Entre les (très) gros plans sur le physique hypersexualisé de Margaret Qualley, ou diverses idées de réalisation rentre-dedans. Le montage sonore est aux petits oignons. Les maquillages & prothèses sont incroyables. Pour l'anecdote, même les seins de Margaret Qualley sont faux, prothèses ajoutées pour la sexualiser davantage !
Dennis Quaid est génialement écœurant en producteur abject. Ca faisait longtemps qu'il ne volait pas l'écran comme ça. Demi Moore livre la performance la plus givrée de sa carrière (et peut-être sa meilleure ?). Margaret Qualley apparait bien vite dangereuse en modèle aux dents longues.
La petite cerise sur le gâteau, ce sont les multiples références cinéphiles employées (ou détournées) par Coralie Fargeat. Qui sont bien gérées et ne nuisent en rien au récit. Je pense au cinéma de Cronenberg évidemment. Mais aussi à "The Shining", "Carrie", "Showgirls", "Possession", "Vertigo" (!), "Elephant Man" (!!). Tandis que toute la première partie est calquée sur "Seconds" de John Frankenheimer.
A l'arrivée, du beau body horror comique, qui ravira les amateurs de sensations fortes.
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Créée
le 9 nov. 2024
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