Elle en pire
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Mise en scène assez ravageante et radicale de la monstruosité du désir de jeunesse.
Dans le rôle titre faut-il du cran à Demi Moore ex-star sur le retour pour endosser quasi son propre rôle de star déchue prête à tout pour défier l’hallucination du temps, le carnage des peaux flasques et des chairs visqueuses.
Le film de Coralie Fargeat entête et persiste sur la rétine avec des images choc de corps auscultés, des chairs avilies. Nous sommes dans les restes-symptômes des décors de Shining ou parmi les jets de sang béant de Carrie, nous sommes à l’arête du mal, du faux, du fou, du fric et du freak, dans l’antre de la pulsion de mort.
Grâce à une substance le personnage joué par Demi Moore se régénère 7 jours en devenant Margareth Qualley( sa version juteuse donc jeune?) puis doit à nouveau se re-accepter en femme sur le déclin.
The substance serait tourné par un homme et de surcroît un américain, il raflerait encore davantage la mise tant celle-ci est ambitieuse, délirante et culottée. Grave et dénuée totalement d’indolence.
Le film peut gêner par ses outrances, ses exagérations plastiques, son néant, ses complaisances avec des plans sur les rides et les culs, il n’en est pas moins abrasif et fou, malade et dément, esthétiquement canon.
La démence c’est la ligne qui le hante: ces stars qui ne veulent pas en démordre, cette impossibilité fatale et presque létale de disparaître et de laisser sa place.
Coralie Fargeat met en scène ce que personne n’aurait osé avec Nicole Kidman: une mise à nu de la monstruosité de l’actrice-factice, tellement obsédée par son reflet et fanatique de son image qu’elle la crève et fonde son film sur cette jouissance.
Créée
le 9 nov. 2024
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