Expérience du pire

On pouvait déjà entrevoir dans le Revenge de Coralie Fargeat un soupçon de cynisme caché sous ses apparences de subversion, dans sa manière de singer ce qu’elle dénonce sur le regard masculin, avec ses plans complaisants et insistants sur le corps féminin. Dans The Substance, on le retrouve démultiplié, sans parler des allusions constantes au cinéma de Lynch, Kubrick et Hitchcock et bien d’autres.

Sur la forme, j’ai rarement vu un film autant m’agresser, visuellement et surtout auditivement, souhaitant créer une atmosphère intense et déstabilisante. Je ne peux pas dire que ça n’a pas fait son effet sur moi, étant donné que surtout du point de vue sonore c’était tellement insupportable que j’ai hésité à quitter la salle (l’avantage d’aller le voir au cinéma car chez moi j’aurais probablement abandonné). Quant aux effets visuels, leur réussite est indéniable, et certaines séquences (la naissance dans la salle de bain, l’explosion cathartique finale) ne m’ont pas laissé indifférent.

Reste que du point de vue de la violence audiovisuelle, The Substance ne laisse place à aucun repos, aucune pause, malgré la maigre tentative finale avec le monstre pour essayer de créer de l’émotion, et que le film en devient assez insupportable. Mais si l’épuisement était l’effet escompté, alors j’en ressors absolument extenué.