Un homme vivant dans une cabane au milieu de la forêt tente de survivre dans un monde ou toute trace d'humanité a disparu. L'arrivée d'une fille et de sa mère remet en question cette règle élémentaire qu'il s'est fixé, défendre son territoire envers et contre tout.


Car il est question de territoire et de défense des biens dans ce film où tout est question de survie. Un monde déshumanisé ou seuls les réflexes élémentaires vitaux, manger, dormir, tenter de cultiver pour se nourrir, rêver pour ne pas sombrer, se masturber, sont les seuls buts du survivaliste. Et la défense du territoire face à toute intrusion extérieure qui représente un danger. Et ce danger vient de de l'extérieur de la frontière.


Malgré un budget qu'on sent extrêmement limité, le réalisateur nord-irlandais Stephen Fingleton, dont il s'agit du premier long-métrage, parvient à installer un climat d'austérité et de danger permanent de par une mise en scène âpre et minimaliste.


Reprenant la trame des films post-apo, on pense à The Road d'Hillcoat, mais aussi à l'ambiance de la série Walking Dead, où tout ce qui est extérieur représente un danger, ce film réussit à imposer sa crédibilité foncière de par un formalisme ne tapant jamais dans l’esbroufe, mais s'attachant rendre à l'image un climat fait de tension et de danger permanent.


Les deux femmes, la fille et sa mère, affamées et prêtes à tout, devront payer leur droit de passage de la frontière du territoire. Comme s'il s'agissait d'une évidence, la fille devra donner son corps, car dans ce monde tout est réduit aux pulsions primitives. Les corps servent de monnaie d'échange.
La confiance ne s'acquiert par ailleurs jamais, une simple séance de rasage se fait avec une arme pointée, l'autre représente un danger permanent, même les liens du sang finiront par exploser dans un final évocateur.


Le récit repose essentiellement sur la nécessité d'appréhender l'autre, avec tout ce qu'il reste quand toute trace d'humanisme a disparu, le corps devient monnaie d'échange, les gestes et les paroles sont réduits à leur stricte minimum et la barricade protège le territoire.


Une première œuvre qui malgré un manque évident de moyens, s'impose de manière remarquable de par une mise en scène minimaliste allant à l'essentiel, et un formalisme austère à l'âpreté évidente, comme si Mad Max croisé l'Île Nue.

philippequevillart
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le 5 oct. 2016

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