Loin d’être un fana-fada du prétendu « maître du suspense », je trouve quand même que le Rear Window d'Hitchcock a un autre cachet que ce pensum destiné aux individus du monde d'après.
On peut certes s'habituer au visage épouvantablement infantile de l'héroïne voyeuse.
Sydney Sweeney avait 22-23 ans quand elle a tourné ; elle en fait 14-16. Je me demande si nos pauvres adolescents désormais gavés de fesses+++ avant la majorité ne voient pas leur croissance stoppée nette sous cette déferlante pornographique. Physique, comportement, élocution (cf. Marlène Schiappa)... Ils ont 25-35 ans, parfois plus, mais ça ne ressemble à rien : ça zozote, ç'a besoin de Nutella, ça chuinte, ça parle confusément comme le bambin découvrant les mots, ça les avale, ça les confond... Branleurs et pisseuses à tous les étages.
Facile aussi d'accepter que cette héroïne s'appelle Pippa --- en anglais « to peep », c'est épier, espionner (cf. le très bon Peeping Tom de Michael Powell, 1960). Il gamberge ferme, le père Mohan (réal.).
Moins aisée, en revanche, est son atroce intonation ; celle de ces Anglo-saxonnes à la voix mielleuse et éraillée ; mots qui finissent sur une râpe, qui tiennent du coassement ; douleur systématique.
Pas facile non plus le phrasé (V.O) du petit ami de Pippa (Thomas, noir évidemment, Propagande oblige). ''Voyez'' par vous-même. Ai dû vérifier mon matériel pour savoir si ça ne venait pas d'un mauvais branchement.
Mais bon...
Ce monde est laid, souffreteux, vicelard. Passons à autre chose.
Qu'en est-il de l'histoire et de son traitement ?
Ce n'est pas malheureusement pas beaucoup mieux.
La mise en scène est plutôt bonne (photographie ; plans ; ambiance, parfois ; musique, parfois...) mais l'intrigue est faible, lourde, loufoque.
Pour ce qui est du jeu des acteurs, autant le couple observé joue bien, autant les voyeurs jouent mal. C'est pour le moins embêtant.
Pauvre peeping-Pippa, pauvre Thomas :
* Pas convaincants, dès le début, quand ils jouent au couple cool-qui-s'installe-et-qui-s'aime.
* Ridicules lorsqu'ils se demandent que faire en voyant le « voisin », en face, s'étouffer avec de la nourriture...
* Pas convaincants pendant leurs chamailleries à propos du voyeurisme.
* Ridicules à nouveau quand ils voient la « voisine » se saisir d'un couteau...
Un dernier mot sur Sydney Sweeney, actrice à la limite du supportable : elle se fait belle pour aller draguer le « voisin »... on dirait la fifille qui vient de s'amuser avec le maquillage de maman. Pathétique.
Comme nous sommes dans le néo-cinéma pour néo-humains, mais que nous n'avons pas affaire à un film de zombies --- quoique... --- ni à un film d'action ou de SF, le dégueulis numérique ne risque pas de donner la nausée ; en revanche, le déballage psychologique...
Même quand il n'est qu'implicite, il est affligeant ; et toujours cette Sydney Sweeney à tête de fillette pour vous parler de vie de couple, de sentiment, de sexe !
Le cul, j'allais oublier.
Il en faut dans le néo-cinéma pour néo-humains.
The Voyeur$ en offre pa$ mal (et même $ou$ forme de di$cour$).
Et votre petit ami (…) il s'est déjà masturbé ? (…) Quelle est la différence entre votre vibromasseur et un pénis humain ?
Vous aurez droit bien sûr à la-copine-asiatique-un-anneau-dans-les-naseaux et, pour finir, au couple homo. Trop cool...
Pauvre Michael Mohan... pauvre camelot.
Pauvre monde.