Indéniablement sympathique mais aussi très convenu.
L'expérimenté Robert Zemeckis signe un biopic du funambule français Philippe Petit, qui de l'avis général exploite fort bien la 3D.
C'est le genre d'œuvre cinématographique qui se rapproche d'une attraction de fête foraine (type Futuroscope), et ce n'est pas forcément un reproche. Un peu comme "Gravity" d'Alfonso Cuaron, dans un autre registre.
Or je n'ai pas eu la chance de voir "The walk" en salle, et il semble évident que le film doit facilement gagner 1 ou 2 points supplémentaires dans des conditions optimales de visionnage.
En l'état, le dix-septième long-métrage de Zemeckis se révèle assez plaisant, tout en suivant un chemin très balisé. Une première partie en mode biographie, où l'on découvre les premiers pas de Philippe Petit dans l'univers du cirque, sa rencontre avec son mentor joué par Ben Kingsley, et sa romance avec une jeune chanteuse de rue, incarnée par Charlotte Le Bon. Ce premier tiers défile à grande vitesse, le récit est classique mais agréable à suivre.
La deuxième partie se concentre sur la préparation de son exploit, prenant l'aspect d'un film de casse, avec le recrutement de complices, les inévitables obstacles à surmonter, le timing à respecter...
C'est le fragment de "The walk" qui m'a le moins intéressé, peut-être en raison de son emplacement au cœur du film, dans le ventre mou, lorsque la concentration a tendance à s'infléchir.
Enfin, le film prend définitivement son envol dans une troisième partie consacrée à la performance en elle-même, à savoir la traversée sur un fil entre le sommet des deux tours jumelles du World Trade Center. C'est le morceau de bravoure de la mise en scène, le moment où le visionnage en 3D doit se révéler exceptionnel, car même sur l'écran de mon PC, la sensation de vertige est bien réelle.
Philippe Petit et Robert Zemeckis ont tendance à en faire un peu trop, dans le sens où la séquence s'éternise, mais encore une fois le ressenti est tel qu'on en redemande.
Un mot sur la distribution, au sein de laquelle chaque comédien fait le job, sans rien proposer d'extraordinaire non plus, mais il ne s'agit pas de rôles à performance.
C'est évidemment Joseph Gordon-Levitt qui centralise les attentions, dans la peau d'un Philippe Petit mi-génie, mi-fou dangereux, et à l'image de ses collègues, il est bon sans être exceptionnel.
Signalons enfin que Zemeckis réussit très bien son dénouement, utilisant intelligemment et sans pathos le symbole inévitable des tours jumelles, censées s'élever éternellement dans le ciel new-yorkais.