Jusqu'ici bien peu convaincu par le cinéma de Darren Aronofsky, il me faut reconnaître que le classicisme lui va bien, et pas qu'un peu! En effet, le parti pris de la sobriété et de l'émotion juste, discrète, s'avère payant très rapidement, d'autant plus que le récit transpire de bout en bout la sincérité et l'intensité. Car au-delà de scènes de combats littéralement saisissantes, pour ne pas dire impressionnantes, c'est ce portrait d'homme qui nous bouleverse. En effet, et même s'il nous est difficile de ne pas faire de rapprochement avec la personnalité de Mickey Rourke, c'est d'abord la souffrance de ce personnage qui nous marque le plus, la mise en scène s'avérant à ce titre d'une très grande intelligence dans la mesure ou elle sait toujours s'effacer derrière ce même personnage, et cela tout en lui donnant une dimension toute particulière. A ce titre, les relations qu'il entretient avec Marisa Tomei et Evan Rachel Wood savent se faire d'une formidable humilité, refusant assez magnifiquement le pathos du début jusqu'à la fin. Et que dire de Mickey Rourke... Sensationnel du début jusqu'à la fin, réussissant avec un talent déconcertant à rendre "Randy Le Bélier" inoubliable à la sortie du film, il apporte incontestablement une dimension supplémentaire au film, ce supplément d'âme pour un film qui en vait déjà beaucoup. Superbe.