Le deuxième long métrage de James Gray, après "Little Odessa" et avant "We own the night", est une nouvelle fois un drame familial sur fond de sombre polar.
On suit le destin de Leo (Mark Wahlberg), tout juste sorti de prison pour avoir porté le chapeau dans une affaire sans dénoncer ses comparses, et qui souhaite désormais rester clean pour ne pas contrarier sa mère malade du cœur.
Il pense trouver un job (plus ou moins) honnête chez son oncle (James Caan), mais il se retrouve bien vite pris au piège dans une affaire de meurtre initiée par Willie (Joaquin Phoenix), son pote de toujours et homme de main dudit oncle.
On retrouve ainsi dans "The yards" les thématiques chères à James Gray : les rapports familiaux, les conflits moraux individuels entre loyauté et probité, la rivalité amoureuse...
Gray signe ici un film noir à la réalisation soignée, faisant la part belle à l'interprétation d'acteurs investis, à l'image de Wahlberg, que je n'avais jamais vu aussi touchant, Phoenix et Caan, toujours ambigus à souhait, ou Charlize Theron, qui hérite du premier rôle féminin et s'en empare avec talent.
Petit bémol, on est ici dans le registre du thriller contemplatif, pas dans un pur film de gangsters, donc "The yards" manque parfois un peu de rythme et souffre de quelques (rares) longueurs.
Toutefois, pour avoir vu récemment "The drop" du belge Michael R Roskam, et "Blood ties" du français Guillaume Canet (scénarisé et produit par James Gray), je constate que les européens n'ont pas encore le savoir-faire de l'américain, expert incontestable dans ce registre du polar familial.