Avertissement, ce film est tiré d'un roman - "Lady Macbeth of Mtsensk" - que je n'ai pas lu.
Je ne le nie pas, l'actrice est lumineuse. La photographie très belle. L'atmosphère prenante Et pendant quelque temps on a l'impression que le réalisateur nous propose une vision fraîche et nouvelle du prototype de la Femme Méchante.
Notre Lady Macbeth subit des violences. Elle vit dans une maison étouffante de laquelle elle est tout compte faits prisonnière. Elle veux être libre, et indépendante, et à nous femmes et hommes contemporains ça nous paraît bon et juste. Ce film pourrait être une histoire d'émancipation, de force. Mais il prend une toute autre tournure.
Finalement notre lady est peut-être juste méchante, et perverse. Ses bourreaux finissent par sembler des gentilshommes par rapport à elle. Sa violence, son ambition, sa froideur calculatrice vont nous faire vivre une dernière demi-heure (au moins...) de film de souffrance pure. On commence le film en admirant la femme volontaire qui lutte pour la liberté. On sort de salle en priant de ne jamais plus en revoir de semblables, que ce soit dans la fiction ou dans la réalité. Je me suis demandée le pourquoi de ce choix de réalisation. Finalement, d'histoires montrant au public des femmes purement méchantes, il en existe plein. J'ai du mal à comprendre quel soit le sens de continuer à montrer au fil des années dans des ouvrages de fiction des archétypes féminins diaboliques, dans un monde où la violence infligée aux femmes par les hommes domine de loin.
Finalement cette histoire nous dit quelque chose : toute femme levant le regard, toute femme ambitieuse, toute femme libre, peut devenir une menace, et peut cacher un monstre. En 2017 on est peut-être prêt·es pour rejeter ce cliché ?