Dans l'Angleterre rurale de la deuxième moitié du XIXéme siècle, Katherine mène une vie malheureuse d’un mariage sans amour avec un Lord qui a deux fois son âge. Un jour, elle tombe amoureuse d’un jeune palefrenier qui travaille sur les terres de son époux et découvre en la passion. Elle décide de prendre sa vie en main.....
Compte tenu de sa trame scénaristique, The young lady aurait dû conserver son titre original, Lady Macbeth, pour sa distribution en France.
En effet, si on pense un peu à Madame Bovary de Flaubert où à L'amant de lady Chatterley de D.H Lawrence, le script de The young lady rappelle avant tout l'histoire sombre de Nikolai Leskov relatée dans Lady Macbeth du district de Mnenstk adaptée, pour l'opéra, par Chostakovitch.
Le film souligne la violence omniprésente de l'époque: violence physique mais aussi verbale à une époque où prévaut la loi du plus fort. Baignant dans une atmosphère de théâtre filmé grâce à l'ambiance de huis clos, aux costumes d'époque et aux plans répétés d'une grande symétrie notamment ceux où l'on voit, à échéance régulière, l'héroine s'asseoir au centre du canapé, lui même au centre du plan.
Ces plans soulignent le positionnement particulier du personnage principal, au fur et à mesure du déroulement du script, alors qu'il tisse "sa toile d'araignée", se retrouvant de plus en plus seul.
Le film est rigoureux et analytique, il ne tombe jamais dans le pathos. Au fur et à mesure qu'elle découvre la réalité de sa situation, Katherine réagit promptement et sans états d'âme. Il est vrai que la vie était difficile dans ses landes hostiles tenues de mains de maîtres par les propriétaires terriens avec qui le petit personnel ne pouvait pas "bouger un cil".
Le ton du film est austère, les acteurs tous très bons, mention spéciale à Florence Pugh, la ravissante interprète de Katherine et à Christopher Faibank, son sinistre beau père.
Le coté sombre du métrage est renforcé par une excellente-et sinistre- bande originale de Dan Jones.
Dans sa première partie, the young lady est un film féministe avant que l'âpreté du scénario ne le fasse basculer du "coté obscur" pour voir, derrière Katherine, une femme avec peu de scrupules...peut être à l'image de son époque. Si on ne peut excuser son comportement, on peut cependant le comprendre.
Trailer
Ma note: 7/10