Par le biais d'une mise en scène assez virtuose au service d'un scénario millimétré et incarné par deux actrices aux faîtes de leurs talents, Thelma et Louise (1991) fait partie de ces films cultes, encensés tant par le public que les critiques et à juste titre, qui n'en finissent pas de dévoiler toutes leurs profondeurs.
Construit selon les codes du road-movie, rythmé selon ceux du thriller, dialogué comme une comédie sociale dramatique, aucun des différents partis pris ne vampirise les autres, rendant le résultat parfaitement équilibré ce qui a pour effet de nous rendre plus attentif aux thèmes exprimés par Ridley SCOTT. On y dénonce le patriarcat, on y dénonce la place de la parole des victimes dans les affaires d'agressions, on pointe du doigt la société et ses sentences du style "elle l'a bien cherché".
Hélas pour nos deux héroïnes, ni les rencontres, ni les actions des hommes ne parviendront à leur assurer qu'une autre vie est possible, et plus c'est le chaos, plus elles foncent vers l'abîme, moins elles y croient, les conduisant au final le plus iconique du cinéma.
Susan SARANDON dans un de ses rôles les plus marquants. L'immense plaisir de voir la sublime Geena DAVIS, Harvey KEITEL ou Michael MADSEN très bons et le premier rôle d'un certain Brad PITT.