Cette adaptation du roman éponyme de Mauriac est la deuxième de l'histoire du cinéma, après celle de George Franju en 1962. N'ayant jamais lu le roman, je ne peux parler de la véracité de l'adaptation, mais en tous cas, l'atmosphère du film est terriblement noire et étouffante...

L'histoire est assez simple. Nous sommes fin des années 20, et une jeune dame, Thérèse, épouse son riche voisin par un mariage arrangé. Mais bien vite, cette femme à l'esprit libre, qui rêve de voir Paris et de connaître de vraies passions, se sent étouffer dans cette bourgeoisie provinciale... Elle qui dégageait de l'assurance et de la joie de vivre au début du film, au point d'en être un peu énervante, se referme sur elle-même et ne prononce presque plus aucun mot. Elle semble devenir indifférente à tout, même à la fille qu'elle vient d'avoir de Bernard, son mari. Puis un jour, presque par hasard, ou par jeu, elle commence à l'empoisonner, mettant plus de gouttes que nécessaire dans son verre d'eau... Pourquoi fait-elle cela ? Une tentative désespérée pour s'enfuir, pour connaître la « vraie  vie », sans doute... Mais elle ne le sait pas au juste elle-même. Quoi qu'il en soit, son subterfuge est finalement découvert par le pharmacien qui porte plainte contre elle. Pour préserver leur image auprès de la société, sa famille l'aide à gagner le procès, mais ensuite, c'est la descente aux enfers... Sans lui laisser l'occasion d'expliquer quoi que ce soit, son mari l'enferme dans une de leurs propriétés. Pendant plusieurs mois, elle vit recluse dans sa chambre, sans aucune autre distraction que ses cigarettes. Le désespoir de ces scènes est vraiment horrifiant. Elle devient à moitié folle... Puis finalement, la délivrance. Son mari l'accompagne à Paris, où elle pourra commencer une nouvelle vie...

Dans ce film, espoir et désespoir se succèdent dans une atmosphère de plus en plus noire et étouffante. Audrey Tautou, qui interprète le personnage de Thérèse, impressionne par son expression d'une indifférence totale et sa gestuelle vers la fin du film, quand elle semble être à l'extrême bord de la folie. On ne comprend pas comment elle peut commettre ces actes avec une telle froideur, un tel manque d'humanité. Silences et musique classique se succèdent pour donner l'impression que le temps s'étire indéfiniment dans ces maisons bourgeoises et bien tenues. Il s'agit donc d'un film poignant et fort triste, même s'il se finit bien...
Citronine
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le 7 oct. 2012

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Citronine

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