Privé de son puissant marteau, Thor est retenu prisonnier sur une lointaine planète aux confins de l’univers. Pour sauver Asgard, il va devoir lutter contre le temps afin d’empêcher l’impitoyable Hela d’accomplir le Ragnarök – la destruction de son monde et la fin de la civilisation asgardienne. Mais pour y parvenir, il va d’abord devoir mener un combat titanesque de gladiateurs contre celui qui était autrefois son allié au sein des Avengers : l’incroyable Hulk…
Thor : Ragnarok avait pour objectif de faire mieux que les décevants Thor (2011) et Thor : Le Monde des Ténèbres (2013) et ainsi réhausser le niveau de la franchise la plus faible du Marvel Cinematic Universe. Marvel a donc décidé de jouer le tout pour le tout en confiant le film à Taika Waititi, un réalisateur néo-zélandais peu connu du grand public mais qui a déjà fait ses preuves avec plusieurs comédies. Un parcours assez semblable à celui de James Gunn, réalisateur des deux Gardiens de la Galaxie. Résultat ? Thor : Ragnarok est radicalement différent de ses deux prédécesseurs. Changements majeurs aussi bien dans l’univers que dans l’ambiance, contexte plus « dramatique » et style visuel affirmé, le film de Taika Waititi possède une véritable identité. Ragnarok est bel et bien le meilleur opus de la trilogie Thor même si les défauts habituels du MCU persistent...
Thor : Ragnarok entre très rapidement dans le vif du sujet. Dès la scène d’introduction, l'histoire est lancée à toute allure. Le film possède un rythme totalement effréné du début à la fin, impossible de s’ennuyer. Trop rapide peut-être ? Probablement. Thor : Ragnarok doit en effet faire la jonction entre deux films : Thor : Le Monde des Ténèbres et Avengers : L'Ère d'Ultron. Toute l'intrigue autour des Pierres d'Infinités est assez vite mise de côté, le film préférant installer au plus vite l’enjeu principal, le Ragnarök, la fin du monde Asgardienne. Alors que les questions laissées en suspens (Odin et Jane Foster) sont résolues d’une manière expédiée et décevante, le Ragnarök approche tout le long du film. Les enjeux sont donc présentés efficacement mais quelque chose cloche avec Thor : Ragnarok, un élément très important est complètement absent...l'aspect dramatique. Oui, bien sûr que l'univers qu’apporte Taika Waihiti au film est absolument génial. Oui, les décors impressionnants, les couleurs magnifiques, la réalisation travaillée et la musique très efficace (clairement l’une des meilleures BO pour un film Marvel, merci Led Zeppelin !) font de Ragnarok un très bon divertissement mais l’ensemble manque vraiment de cœur et d’émotions. La question de l'humour pose encore problème dans ce 17ème film du MCU. L’humour fonctionne certes bien (mention spéciale pour le duel Thor/Hulk) mais il est très (trop) omniprésent ! Pour le coup pratiquement toutes les blagues désamorcent complètement les moments dramatiques ou importants au récit. On a parfois plus l’impression de regarder un buddy-movie qu’un film de super-héros. Tout est traité à la légère, donnant ainsi l’impression que rien n’est grave alors qu’il se passe des choses importantes ! Les enjeux sont donc fortement amoindris par ce manque de dramaturgie, ce qui est forcément regrettable quand on parle d’une histoire comme Ragnarök...
La gestion des personnages est en revanche plus réussie, à quelques exceptions près. Thor gagne véritablement un second souffle grâce à ce nouvel univers visuel et il faut avouer que cela fait plaisir de le retrouver. Chris Hemsworth livre ici sa meilleure performance dans l’univers Marvel, il ne joue plus Thor, il EST Thor. Son duo avec Bruce Banner/Hulk marche vraiment bien (Mark Ruffalo est toujours aussi bon, il mériterait d’avoir son propre film Hulk dans le futur). Valkyrie (Tessa Thompson) est la bonne surprise du long-métrage. Avec une belle introduction et un background très intéressant, elle parvient à compenser l’absence totale de Sif. Le Loki de Tom Hiddleston est comme toujours excellent. Le personnage reste égal à lui-même mais on sent une réelle évolution, principalement dans sa relation compliquée avec son demi-frère Thor. La mise en avant d'Heimdall (Idris Elba) aurait pu être sympathique, mais le retrait des Trois Guerriers est beaucoup trop brutal ! Le Grand Maître de Jeff Goldblum est finalement assez sous-exploité, on sent cependant que l’acteur s’éclate dans ce rôle. Hela (Cate Blanchett) est l’un des gros points forts du film. La première antagoniste féminine du MCU déchire l'écran avec des pouvoirs incroyables qui amènent des scènes d'actions phénoménales avec une puissance presque inégalable. Bien que l’on constate une nette amélioration des méchants du MCU depuis quelques films, on a toujours un peu de mal pour s'identifier à eux. Le contexte du Ragnarök par lesquels sont définis les méchants n’aide pas vraiment non plus. Enfin, le film contient des caméos très sympathiques, renforçant encore plus l’ambiance bariolée du long-métrage.
En conclusion, Thor : Ragnarok est un pur délire. Taika Waititi apporte énormément de personnalité à l’univers de Thor, faisant de ce film le plus réussi de la trilogie. Ragnarok reste cependant très imparfait, l’humour étant beaucoup trop présent empêchant ainsi toute implication émotionnelle pour le spectateur. Du bon Marvel mais rien d’exceptionnel (on est très loin des grands films de super-héros comme The Dark Knight, Spider-Man 2, X-Men Days of Future Past ou plus récemment Logan...). Je crois que je commence doucement à me lasser du MCU (depuis l’énorme déception qu’a été Spider-Man : Homecoming pour moi ...). Vivement Avengers : Infinity War pour (je l’espère...) avoir une vraie aventure épique avec de véritables enjeux travaillés et des conséquences importantes sur l’univers...