Oui mais voilà, c'est pas le cas !
Qui aurait cru que la 3ème mouture serait la meilleure ? A croire que Taika Waititi a tiré les enseignements des deux premiers opus. Le réalisateur néo-zélandais possède une fraîcheur et un sens de l'humour indéniable avec des films bien moins mainstream qu'un blockbuster du MCU et il s'en donne à cœur joie. Thor : Ragnarok s'appuie encore bien plus que ces prédécesseurs sur les ficelles comiques de ces personnages et donne lieu à quelques éclats de rire. L'originalité et la pâte d'un réalisateur pour donner un je ne sais quoi d'identité, amorcé avec Les guardiens de la galaxie semble avoir fait un bien fou à une franchise qui se complaisait bien trop dans la simplicité.
Alors, ne crions pas non plus au génie car, non Taika Waititi n'a pas du tout tiré les enseignements des deux premiers films du Dieu du Tonnerre. Encore une fois, le scénario est relativement simpliste et pour ne rien apporter d'original, après un frère, c'est une sœur que notre blondinet bodybuildé va devoir combattre. Alors pendant plus de deux heures, on va meubler certes, mais on va meubler de la plus belle des manières. Plutôt que de corriger les erreurs, le réalisateur de What we do in the shadows les noient sous un déluge de situations et de dialogues bien sentis.
L'univers dépeint ici fait la part belle à une certaine démesure colorée associée à une bande-son très rock qui nous offre un univers cheap et vintage entièrement condensé dans la police utilisé pour "Ragnarok" sur l'affiche qui nous rappelle aux plus belles heures des années 80.
L'association de Thor et Hulk que l'on retrouve après l'abominable ère d'Ultron s'embarquent dans une sorte de Buddy Moovie ou leurs caractères limités et exacerbés font mouche. Sans accrocs, ni temps-mort, entre frénésie destructrice et détachement savoureux face à l'urgence de l'instant, les péripéties inutiles mais délectables de cette nouvelle escouade de personnages "bigger than life" gagnent l'adhésion face à une Cate Blanchett métamorphosée.
La malédiction du 3ème opus vient d'être levée et Taika Waititi prouve qu'avec un très bon sens du rythme et une belle dose d'humour, on peut venir à bout des faiblesses de son film.