Tic et Tac débarquent dans un film d’animation hybride, mêlant les prises de vues réelles à diverses techniques d’animation, même si à y regarder de plus près, on constate que la production mélange en réalité une 3D franche et une 3D imitant les techniques traditionnelles en deux dimensions et les techniques d’animation en volume.
Le contexte du film s’inscrit dans la même veine que l’excellent Qui veut la peau de Roger Rabbit, avec des toons cohabitant avec des acteurs en chair et en os, et un large panel d’invités issus de franchises diverses et variées.
Comment ne pas apprécier un film aussi riche et inspiré ? Tic et Tac, les rangers du risque fait cohabiter l’irréel avec le réel de manière à nous faire croire que les personnages animés que nous avons appréciés dans les plus grands classiques de notre enfance sont en réalité des acteurs aux mêmes titres que nos stars bien humaines. Le résultat est tout aussi attractif que dans l’illustre représentant du genre, Qui veut la peau de Roger Rabbit. Si la surprise du contexte n’est plus de la partie, le résultat d’un monde hybride est bien évidemment toujours aussi magique et enchanteur.
La relation entre les personnages de Tic et Tac connaît une belle évolution, certes convenue, mais tout de même efficace. L’action est sympathique avec de jolies trouvailles narratives. L’humour fonctionne (même si nous aurions aimé un peu plus de folie).
L’animation est agréable. L’esthétique du film est attractive.
Malheureusement, le film ne parvient pas à s’illustrer véritablement, car il imite beaucoup trop l’illustre Qui veut la peau de Roger Rabbit. Le scénario est une enquête policière sombre qui nous rappelle un peu trop les mésaventures de Roger Rabbit. Les têtes d’affiche sont là encore un duo électrique qui doit apprendre à (re)travailler ensemble. Le schéma narratif est très similaire. L’ambiance aussi (même si elle est beaucoup plus moderne).
Les personnages ne brillent pas d’ingéniosité et doivent se contenter de personnalités plutôt basiques. Le film manque cruellement d’émotion et d’intensité dramatique.
Si l’animation n’accuse aucun défaut majeur, nous aurions tout de même apprécié une véritable 2D pour Tic, et non pas cette imitation générée par ordinateur (même constat pour ce qui est de l’animation en volume du Capitaine Putty). L’idée de mélanger les diverses techniques d’animation était vraiment excellente, encore fallait-il aller au bout du processus… Il faut avouer que le résultat nous laisse sur notre faim, en dépit de ses qualités visuelles indéniables.
La séquence du quartier dans lequel habitent les toons issues de l’époque des balbutiements de la 3D est également une idée très excitante, mais là encore le film ne va pas au bout des choses (contrairement à ce qui a été fait dans Ralph 2.0, avec les personnages des jeux vidéo en ligne parfaitement crédibles). Ces personnages auraient gagné à être véritablement moches.
Si le film reste véritablement une bonne surprise, on regrette tout de même son manque d’audace et de créativité. L’histoire a finalement très peu de choses à nous raconter, et la production ressemble avant tout à un gros pot pourri où le contenu et les caméos l’emportent sur la narration et l’intention, à l’image de l’épouvantable Space Jam : Nouvelle ère des studios Warner Bros.
Heureusement, le divertissement fonctionne, et nous ne trouvons pas le temps de nous ennuyer. Les éléments essentiels d’une bonne production sont réunis, mais le spectacle honorable aurait quand même mérité de meilleurs efforts.
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