"Il ne peut plus rien nous arriver d'affreuuuux, maiiint'nant." Si vous aussi, vous avez entendu résonner les répliques de La Cité de la Peur dans vos oreilles, vous n'êtes pas fou : l'ouverture est la même (le traveling qui suit les machines, la musique...) et le chalet a été reconstitué à l'identique. Les Nuls ont décidément un amour du cinéma qui dépassent toutes nos connaissances, quand on découvre sur le tard ce petit nanar très sympa, qui n'est même pas sorti au cinéma en France, se rangeant timidement parmi les VHS de video-clubs et faisant le bonheur de quelques amateurs de séances de minuit à la maison avec des pizzas. On ne s'attendait clairement pas à un film si généreux, si volontaire de nous faire passer un bon moment devant notre téléviseur, en accumulant les répliques débiles, un contre-emploi réussi de Alfonso Ribeiro (le cousin snobinard, délicieusement détestable, de la sitcom Le Prince de Bel Air, ici le caïd de la street qui joue de la lame), des grimaces de Seth Green à son âge d'or (les films décalés des années 90 qui ont compris son potentiel comique), des robots bluffants d'animation et de soin (les tiques sont magnifiques), des explosions à gogo... Le scénario est abrutissant, les réactions des personnages nous font soupirer, on voit que le film pêche à plusieurs endroits, mais dans l'ensemble Ticks considère son spectateur avec un respect que beaucoup de "pseudo-nanars" (ceux qui font exprès de rajouter du stupide sur du stupide, du mal filmé sur du mal filmé, en se disant que le spectateur n'attend que ça pour se gondoler... Hello Sharknado) n'ont pas. Ici on se rapproche d'une série B fauchée sympa, un film de minuit qui passe bien en toutes circonstances, qui joue sur les codes d'Alien en version tiques géantes. Et une pince à épiler ne suffit plus, il faut sortir le balais pour donner de grands coups sur la gueule de ces satanées bestioles qui se faufilent même sous la peau (berk...). Vraiment, on sent que Ticks se fait plaisir, et veut nous faire plaisir. On comprend l'hommage dans le film français sorti l'année suivante.