Tokyo Décadence (1992) - トパーズ / 135 min.
Réalisateur : Ryū Murakami - 村上 龍
Acteurs Principaux : Miho Nikaido - 二階堂 美穂
Mots-Clefs : Japon ; Drame ; Société ; Erotique.
Le pitch :
Aï est une jeune japonaise romantique qui rêve du grand amour. Pour conquérir l'homme de son cœur, une voyante lui conseille de porter une topaze rose au doigt. Sa vie pourrait être banale si Aï n'était pas également une call girl spécialisée dans le sadomasochisme, une perle qui se soumet aux désirs les plus extravagants de sa clientèle.
Premières impressions :
Scénarisé et réalisé par l'auteur japonais Ryū Murakami (Les Bébés de la consigne automatique, Bleu presque transparent...), Tokyo Décadence est le portage à l'écran de sa nouvelle "Topaze", une critique du Japon moderne et des ses excès, illustrés pour l'occasion par ses bizarreries sexuelles.
Sans être un chef d'œuvre, Tokyo Décadence fait partie de ces films dont beaucoup ont entendu parler, à l'instar de l'empire des sens. Un film d'auteur devenu en France un classique des amateurs du cinéma nippon. Un film qui peut être porté aux nues par des esthètes un peu bobos et raillés par les autres, ceux qui ne comprennent pas. Sublime pour les uns, ennuyeux à mourir pour la majorité.
Personnellement, je ne sais pas vraiment quoi penser du film. Sa première partie nous abreuve jusqu'au dégout de scènes de sadomasochisme allant croissantes. Si l'une des premières scènes, celle de l'affiche, peut être érotique, mon désir a rapidement été douché par les jeux de soumissions et de dominations qui ne sont vraiment pas ma cam, surtout quand ils vont aussi loin et que l'héroïne se prostitue.
D'ailleurs nous ne savons rien de cette jeune femme, mis à part qu'elle cherche l'amour et qu'elle se prostitue. Murakami ne nous dira jamais pourquoi elle en est là, dans un Japon qui offre pourtant de nombreux petits boulots. La jeune femme ne semble pas misérable et encore moins désireuse d'un tel destin. Elle enchaine les clients et leurs délires, sans broncher, sans émotion, poupée inerte sous les doigts d'hommes et de femmes de pouvoir. Elle ne se rebelle pas, elle ne se plaint pas mais elle se perd.
La seconde partie est moins difficile par les images, mais plus évasive. Aï se perd dans la ville au hasard des rues et se raccroche ça et là aux personnes rencontrées. Autres prostituées ou vieille femme ayant perdu l'esprit. Il y a de la poésie dans tout ça, mais j'ai encore du mal à en comprendre le sens. Je garde du film des images floues, des impressions entre l'incompréhension, la fascination et l'ennui. Non, ce n'est pas un chef d'œuvre, je n'ai pas été retourné, le film ne m'a pas non plus plongé dans mes pensées les plus intimes et pourtant il continue à m'intriguer.
Entre désirs et perversions, entre amour et violence, portrait de la décadence japonaise.