Les frères Dardenne déroulent le récit avec leur habituel savoir faire grâce notamment à leur mise en scène naturaliste et énergique. Si cette dernière est moins radicale qu’à leur débuts ("Rosetta") , elle est toujours toujours aussi proche de ses personnages (beau duo de faux frère et sœur interprété par 2 jeunes acteurs plutôt convaincants) et réserve quelques coups d'éclats comme ce plan séquence à la toute fin du film lors d’un moment clé ;
la mort de Lokita très brutale et inattendue.
Toutefois, la petit musique des Dardenne commence à être connue et ce nouveau long-métrage (et c’est le cas de leur précédent, "Le jeune Ahmed", également) déroule un programme sans surprise typique de leur cinéma : forte composante sociale et politique (ici le sujet des jeunes migrants exploités) avec des protagonistes combatifs malgré les difficultés traversées (les personnages secondaires, du cuisinier du centre social au gérant du hangar de cannabis, étant particulièrement détestables à la limite de la caricature).
Tout cela se suit sans ennui mais sans grande passion non plus. La vraie force des frères Belges est, comme souvent, d'éviter de tomber dans le misérabilisme malgré la noirceur ambiante.