C’est comme cela que pourrait se définir ce film. Depardieu, ce monstre sacré du cinéma, joue Serge, gros, vieux, qui vit dans un quartier malheureux du nord de la France. Sadek interprête Far'Hook, jeune, rappeur, qui fait de l’argent, fume et boit mais qui doit quitter Paris suite à un "clash". Les deux vont devoir cohabiter malgré leurs caractères différents, opposés.
Si différents et pourtant si proches, ils vivent tous les deux dans l’enfermement, dans leur monde. Au fil des kilomètres, une relation va naitre, éclore. Celle d’un jeune homme n’ayant pas connu ses parents, celle d’un père ne reconnaissant plus son fils. Ils vont avoir besoin l'un de l'autre.
La lenteur face à la vitesse. Un décalage se ressent. Entre la vitesse d’une vie de jeune rappeur, traversant Paris sur son scooter face à la lenteur d’un Depardieu, peintre à ses heures perdues. Il n'est nul doute que c'est cela qu'a voulu filmer Rachid Djaïdani. Pourtant, à l'écran, c'est l'inverse qui défile. C’est toute la difficulté de faire jouer un grand acteur comme Depardieu avec des illustres inconnus. Depardieu n’est pas Depardieu pour rien, l’amateurisme de ses acolytes en souffre grandement. Depardieu va vite, Depardieu est grand. En face, il n'y a personne. Il n'y a finalement pas de rencontre. Oui j'ai menti dans mon titre...
Certaines scènes sont maladroites, quelques dialogues aussi. Le scénario lui-même est irréaliste, invraisemblable. Pourtant, quelque chose se dégage. Une petit quelque chose qui commence à ressembler à une œuvre cinématographique. Alors, soulignons l’effort.