La monogamie est un concept romantique.
Toute sa carrière, Lelouch aura fait de l'amour et du mystère de la relation homme-femme son fond de commerce. C'est d'ailleurs ce sujet-là qui est l'un de ses derniers succès en salles, qui raconte le jeu dangereux que se font deux couples, et une autre intrigue concerne les tribulations de trois bras cassés, où l'amour y a également sa place.
Il faut supporter les chansons, nombreuses, qui ornent le film, notamment une imitation d'Yves Montand de la chanson à l'origine du titre, mais encore une fois, je trouve ce film plutôt bien, car Lelouch sait capter la réalité comme rarement, q'uil surnomme ses instants de vérité.
A ce titre, le casting est plutôt bon, même l'insupportable Francis Huster, où l'on sent une réelle complicité entre Vincent Lindon, Jacques Gamblin et Gérard Darmon, on assiste à la naissance d'une véritable amitié à l'écran. Mais celui qui marque les esprits est bien évidemment Fabrice Luchini : il est vraiment formidable en avocat érotomane, qui est toujours au précipice de l'adultère, et on voit que c'est un redoutable voleur de scènes, comme en témoigne la superbe scène de la tente, où il n'a pas volé son César.
C'est peut-être un peu trop long, car le film reste très longtemps sur le trio Lindon-Gamblin-Darmon, jusqu'au procès final, c'est finalement assez inégal de par les chansons envahissantes, mais il y a une telle liberté dans la mise en scène, dans l'amour que Lelouch porte à ses acteurs (et actrices, et pour cause !) que je trouve le film assez attachant.