Extraplat

La recette Shyamalan, c'est plus ou moins éprouvé depuis 25 ans. Évidemment, plus durant sa première partie de carrière où le réalisateur enchainait les perles. S'il a pas mal perdu de sa superbe depuis, il conserve cet art du "high concept" qui justifie à lui-seul l'achat du ticket de cinéma. Trap, c'est du Shyamalan craché. Un thriller sous grosse influence Hitchcokienne et une bonne pincée de De Palma. Le vrai twist, c'est que le film tient davantage de la farce noire. Ça fonctionne bien durant les 45 premières minutes. Pas de démonstration de force certes mais la mise en scène traduit efficacement l'étau qui se resserre autour de Cooper, papa-poule et tueur-en-sueur. Le point de bascule est autrement plus casse-gueule mais on a envie de le laisser passer car c'est Shyamalan, qui sait ce que le cinéaste nous garde en réserve. Eh bien...rien du tout. Énorme déception après un départ aussi prometteur. Trap reprend quelques mauvais tics d'écriture de Shyamalan depuis Glass et accumule les absurdités jusqu'à un final convenu au possible. On finit même par se demander si tout cela n'est pas en réalité une simple vitrine pour Saleka Shyamalan (oui, oui, la fille de), que le long-métrage met bien en valeur tout au long des 1h45, que ce soit sur scène ou dans les rebondissements. Josh Hartnett parvient malgré tout à maintenir un peu d'intérêt avec une prestation sur la corde raide et amusante. Si la recette était là en théorie, Shyamalan mélange un peu n'importe comment ses ingrédients.