Joueur professionnel solitaire, Gerfaut découvre un homme blessé dans une voiture accidentée. Il le conduit à l’hôpital où le malheureux décède. Notre protagoniste apprend que la victime fait partie d’un groupe de 3 hommes assassinés, et va lui-même se retrouver traqué…
L’idée du citoyen presque lambda, plongé malgré-lui dans une machination d’espionnage qui le dépasse, c’est toujours sympathique. Et ça peut donner du tout bon. Je pense à « 3 Days of the Condor », sorti quelques années plus tôt, ou même au grand classique « North by Northwest ». Mais si vous cherchez un solide récit d’espionnage, ce n’est pas vraiment ici que vous le trouverez.
Car il faut quand même avaler quelques couleuvres pour adhérer à cette intrigue. Nos tueurs sont déterminés à éliminer le héros, qui pourtant ne sait strictement rien. Mais ils ne toucheront pas aux familles des hommes assassinés, qui en savaient sur leur business et qui ont vu le visage des tueurs ! La police ne semble pas particulièrement inquiète de voir un carnage se dérouler. Tandis que nos assassins ne sont guère fins dans leurs tentatives de meurtre.
Enfin, le scénario ne s’embarrasse pas trop de développer le récit d’espionnage. Dont l’explication sera simplement expédiée dans les dernières minutes.
Néanmoins, « Trois hommes à abattre » est loin d’être un film faiblard. C’est un polar d’action professionnel et efficace, qui reste sous tension sur la durée. Les méchants sont expéditifs et inquiétants, le film enchaîne les assassinats sordides, les fusillades, les poursuites. Il faut dire, à l’époque Alain Delon souhaitait changer de stratégie suite à plusieurs échecs. L’acteur voulait imiter son rival Jean-Paul Belmondo, et se lancer dans le polar d’action en grandes pompes.
Delon est d’ailleurs complètement au centre du récit, éclipsant la jolie Dalila di Lazzaro au rôle presque accessoire. Et il est convaincant dans ce personnage d’outsider à la peau dure. Je soulignerai aussi la fin, osée pour la star qui produit également le film.
Un bon divertissement, mais pas plus.