Il fait partie de cette catégorie de films, bah, oubliables, qui n’apportent rien au cinéma. Ce n’est ni mauvais ni bon, en réalité, c’est juste… on s’en fout. On n'apprend rien de neuf. Dans le synopsis, il y a tout le film. Vous pouvez vous faire votre propre film dans votre tête, et ce sera ça.


La seule partie qui m’a fait dresser une oreille est l’explication du prêtre de son acte à l’assistante sociale. Ça, c’était bien. Après, les lieux sont beaux, il fait beau, c’est l’été, c’est agréable.


Ce genre de film est frustrant parce qu’on ne peut ni en dire du mal ni en dire du bien. Le programme du réalisateur est juste de raconter un événement sans rien dire qu’on n’aurait pu imaginer. C’est tout. Son point de vue d’auteur est uniquement dans son sujet.


C’est un film extrêmement frustrant parce que c’est un film pour rien. C’est un film monstratif, il montre, c’est tout, il montre ce qu’on connaît déjà. Il faut vraiment se poser la question : à quoi bon faire des films pour montrer des évidences ? Pour moi, c’est l’anti-cinéma. Ce ne sont pas des films, il n’y a pas de nerf, c’est impersonnel, à part dans le choix du sujet, et une fois le sujet décidé, l’auteur se dilue tellement c’est convenu.


Après, bien sûr, il y a un savoir-faire. Le film ne m’a pas fait regarder ma montre. Il reprend des méthodes de thriller pour créer de la tension. Mais à aucun moment je ne me dis, OUI. Les Cahiers ont bien noté que le réalisateur, je cite, « cherche une vérité qu’il connaît déjà, montrant ce qui d’emblée se voit. » C’est totalement ça, et je trouve ça terrible pour un réalisateur qui voudrait être un auteur. Il faut toujours une part de doute, de "je ne sais pas pourquoi, pourquoi c’est comme ça". Je pense à Pialat dans un entretien où il disait, à propos de son film À nos amours, qu'il ne savait pas lui-même pourquoi son personnage était comme ça. Et ça, c’est bien. Déjà, ça montre une forme d’humilité, qu’on ne maîtrise rien, on est juste un passeur, qu’il n’y a pas de vérité définitive.


Voilà, bon, ça se regarde, c’est pas déplaisant du tout, mais c’est tellement oubliable. En fait, ça me fait penser aux détracteurs du cinéma d’auteur qui te parlent de films en noir et blanc roumains. Eh bien, là, ils n’ont pas tout à fait tort, sauf que c’est en couleur.

Naldra
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le 24 oct. 2024

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