Désormais fort d'un véritable savoir-faire après une demi-douzaine d'expériences derrière la caméra, l'espagnol Cesc Gay signe un bien joli film, à la fois sobre, élégant, et non dénué de délicatesse.
Avec "Truman", le réalisateur catalan choisit d'aborder les grandes interrogations existentielles : il y est question de vie et de mort, d'euthanasie, d'amitié, de filiation… Et aussi d'un chien nommé Truman, lequel donne son titre au film, de manière un peu étrange d'ailleurs, car son rôle demeure modeste.
En revanche, les deux acteurs principaux se montrent excellents (le flamboyant argentin Ricardo Darin et le discret espagnol Javier Camara), dans des registres complètement opposés, de telle sorte que l'ont croit facilement à leurs personnages et à leur amitié.
Face à la gravité de son récit, Cesc Gay évite soigneusement de basculer dans le pathos, ce qui est tout à son honneur. En contrepartie, "Truman" n'est sans doute pas aussi émouvant ni marquant qu'il aurait pu l'être, à l'image notamment de son dénouement, aussi sobre que le reste.
Ce qui n'empêchera pas le film d'effectuer une véritable razzia lors de la cérémonie des Goyas 2016, avec notamment la récompense de Meilleur film et celle de Meilleur réalisateur.