Nouveau film coréen arrivé sur le tard chez nous puisqu'il date de 2016, Tunnel nous raconte avec un angle un brin novateur, l'histoire d'un homme, de deux bouteilles d'eau et d'un gâteau d'anniversaire, tous les trois coincés sous les tonnes de débris d'un tunnel (d'où le titre hein - y'a pas de hasard !) qui s'effondre suite à un glissement de terrain. Alors bien sûr dès la première très courte scène d'introduction, tout est sur les rails d'une voie à sens unique avec des fusils de Tchekhov gros comme des mitrailleuses lourdes Gatling. L'action est immédiate et l'effondrement du tunnel (encore lui) est visuellement impressionnant. C'est parti pour 1h45 de huit-clos poussiéreux sous des tonnes de terre. Un huit-clos qui a malheureusement un problème majeur; il ne réussit jamais à installer une véritable tension claustro-phobique. Les incessants allers et retours entre cet homme pris au piège de la malchance et de l'incompétence des ingénieurs des ponts et chaussées, et l'extérieur où s'active immédiatement de gros moyens de recherche y sont peut-être pour quelque chose. Parallèlement, ces passages à l'air libre constituent aussi les petits sursauts d'orgueil d'un film qui rajoute un peu d'humanité là où les grosses machines américaines ont tendance à privilégier le spectaculaire et l'action à outrance. A travers les choix du responsable de l'équipe de secours qui met tout son cœur à l'ouvrage et l'attente vécue par la femme de ce prisonnier, on réussit à se prendre au jeu malgré une fin évidente. A l'intérieur du T_ _ _ _ _ , la survie et les réactions de notre homme face à cet événement apparaissent censées. La tension, si elle s'étiole au fur et à mesure à cause principalement d'un déroulement longuet, réussit à nous rattraper par à coups avec quelques bonnes surprises. Au final, on retiendra surtout de Tunnel son traitement un peu en marge de ce que l'on a l'habitude de voir, grâce à un humour parfaitement disséminé et à des scènes et situations originales pour ce genre de film catastrophe. Ni catastrophique ni brillant, un cinéma coréen qui bouscule les clichés et les règles un peu moins que d'habitude.