Un hommage enthousiasmant et passionnant, qui permet de mettre des noms, des visages et surtout des histoires sur des voix qu'on a tous entendues, mais auxquelles on n'a pas forcément prêté l'attention qu'elles méritaient. Morgan Neville donne la parole à ces grandes dames ultra attachantes, proches par leur talent, mais qui se distinguent les unes des autres par une approche différente du métier de chanteur/choriste, ou par des regards divergents sur la célébrité et le business de la musique.
Plus que comme un vecteur de reconnaissance, le chant y apparait comme un moyen de partage, de transmission, dans un élan sincère qui contraste drastiquement avec la désincarnation abrutissante des télé-crochets d'aujourd'hui. Si l'utilisation des choeurs se raréfie dans la production contemporaine, c'est qu'on privilégie désormais l'individu et l'utilisation de Pro Tools au détriment de l'alchimie des harmonies vocales.
A travers les destins de Darlene Love, Lisa Fischer, Merry Clayton, Claudia Lennear et leurs consoeurs/confrères, c'est tout un pan de l'histoire de la production musicale américaine que le réalisateur explore, même si le décryptage aurait pu être poussé un peu plus loin. En l'état, son documentaire émeut, attendrit, fait frissonner plus d'une fois et taper du pied tout du long. Un pur bonheur, quoi.