En tant que tel, "Twin Peaks : Fire, walk with me" ne me semble guère recommandable, sorte de délire lynchien sans queue ni tête, auquel seuls les fans du réalisateur américain trouveront un intérêt prononcé.
Or, ces derniers connaîtront évidemment déjà la série tv du même nom, diffusée deux ans plus tôt. Et c'est justement en tant qu'éclairage sur ce feuilleton mythique, créé par Mark Frost et David Lynch, que le film est censé prendre tout son sens.
Prequel de "Twin Peaks", qui s'ouvrait sur la découverte du cadavre de Laura Palmer, le film se propose de nous conter les sept derniers jours de la vie de cette héroïne disparue.
Déjà, on est très heureux de retrouver les personnages de la petite bourgade (pas tous, hélas, loin de là) après la fin expédiée du show, en raison de l'annulation tardive d'une troisième saison, faute d'audience.
On espère des éclaircissements, des explications, de nouvelles informations peut-être... On déchante assez nettement, puisqu'après un prologue d'une demi-heure consacré au premier meurtre, celui de Teresa Banks, on se retrouve certes en terrain connu, mais la vie tourmentée de Laura Palmer ne nous apprend rien de décisif.
"Fire, walk with me" permet en revanche à Sheryl Lee de faire étalage de son talent (et de sa plastique), puisque l'actrice s'investit vraiment dans son rôle et incarne brillamment ce personnage torturé.
L'agent Dale Cooper fait quelques apparitions, pour notre plus grand plaisir, de même que Jacques Renault, personnage cruel trop vite sacrifié dans la série.
Et les évènements s'enchaînent progressivement pour aboutir au climax de la scène du crime, qui confirme ce qu'on savait déjà.
Un film étrange donc, qui ne se justifie que par l'affection du public pour l'univers développé dans la série TV, et qui m'a laissé sur une impression de trop peu.